Enseigner
23 août 2013
Il y a deux ans que l’âge de la retraite a sonné pour Catherine. Elle était professeur de français, et les premiers mois de sa nouvelle vie ont parfois ressemblé à un mur impossible à franchir. Car lui ont manqué par-dessus tout l’humour des ados et leurs questions.
Quand, elle a pris la brusque et nécessaire décision de trier ses cours, elle y a lu le fil conducteur de son enseignement. Toujours, elle avait invité les élèves à donner du sens, les avait avec obstination incités au questionnement, à la réflexion. Elle voulait qu’ils arpentent le savoir en leur propre nom.
Ce n’était pas futile satisfaction narcissique, mais le sentiment d’avoir tenté de réussir quelque chose.
Les mois ont passé, elle a découvert un autre rapport au temps, la richesse intérieure du retrait, le simple plaisir d’être au monde.