Philippines, Bolivie, Hong-Kong, Syrie… les Salésiens au cœur du monde et de ses soubresauts
30 janvier 2020
Catastrophe climatique, mouvements sociaux, manifestation politique, guerre… telle est aussi l’actualité du monde… et celle de la famille salésienne de Don Bosco. Les deux congrégations, Salésiens et Salésiennes de Don Bosco sont présents dans plus de 130 pays, au cœur du monde. Elles sont donc parfois confrontées à la dureté de l’actualité.
Aux Philippines
Début décembre, un « supertyphon », baptisé Kammuri, s’est ainsi abattu sur une partie des Philippines. Il a fait des victimes. Il a aussi considérablement endommagé l’œuvre salésienne à Legazpi. Ce centre de formation agricole très vaste, conçu pour offrir aux jeunes pauvres des zones rurales une formation, a été touché en de nombreux endroits : chapelle de l’oratoire, fenêtres des ateliers et des salles de classe, installations sportives… Le toit de la maison qui abrite le personnel et le pensionnat a été également touché. Ainsi que différentes cultures (noix, bananes, cacao…). « Nous avons vraiment besoin d’aide » a partagé sur Facebook le directeur de l’œuvre, le P. Ronilo Javines. « Nous lançons également un appel spécial pour les familles de nos élèves, dont les maisons ont été gravement endommagées par le typhon. »
En Bolivie
Une œuvre salésienne a également été endommagée. Là-bas, c’est la situation politique qui est en cause : au pouvoir depuis 2006, le chef d’Etat, Evo Morales, a démissionné le 10 novembre, après une série de manifestations violentes contestant sa réélection. Au même moment, des groupes violents (proches d’Evo Morales) ont attaqué la radio-télévision Ichilo (RTI), propriété des Salésiens de Don Bosco, basée à Yapacaní. Les structures de la radio ont été pillées, le matériel détruit, les bureaux du premier étage ont été incendiés. Radio Ichilo, l’une des stations de radio les plus importantes de la région, opère depuis 38 ans et est connue pour son engagement social et son service de la population paysanne et des organisations populaires.
A Hong-Kong
De l’autre côté de la planète, la situation politique est aussi très tendue à Hong Kong. Et là, mi-novembre, c’est un étudiant, ancien élève de Don Bosco (l’English Salesian School), qui a été très grièvement blessé lors d’une manifestation. A un carrefour bloqué par les manifestants, un policier a tiré sur eux et a blessé ce jeune garçon de 21 ans à l’abdomen. La scène a été filmée par un journaliste, qui a ensuite diffusé la vidéo, reprise par de nombreuses grandes chaînes internationales. On y voit le policier tirer sur les jeunes sans arme. Le soir même, les Salésiens de Hong Kong ont organisé une veillée de prière pour tous les blessés et en particulier pour les deux anciens élèves (un autre jeune a été plus légèrement blessé). Ils ont aussi fait une déclaration officielle condamnant la violence de la police contre les manifestants et appelant à la non-violence.
En Syrie
Enfin, c’est un drame horrible qui a eu lieu, mi-novembre également, à Qamishli, ville du nord-est de la Syrie. Dans ce pays ravagé par la guerre depuis tant d’années, les salésiens sont présents auprès de la population. Le père Hovsep Bedo, curé de la cathédrale Saint-Joseph de Qamishli, y a été assassiné alors qu’il circulait en voiture, par des individus à moto. Son père, présent dans le véhicule, a également été tué. Le père Bedo, prêtre de rite catholique arménien, était marié et père de trois enfants, dont l’un d’eux est actuellement en formation dans une maison au Liban comme aspirant salésien. Le père Bedo était, depuis de nombreuses années, salésien coopérateur. Son meurtre a été commis par des miliciens fondamentalistes.
Et en d’autres lieux…
On pourrait aussi évoquer le Venezuela, où Salésiens et Salésiennes tentent d’aider une population en situation d’urgence du fait de la crise économique, dans leurs 18 centres éducatifs, dont le service s’adresse principalement aux enfants et aux jeunes pauvres. Ou le Chili secoué par de très importantes manifestations sociales, pour réclamer un changement radical du modèle économique néolibéral et du mode de vie de la classe politique. Et pour obtenir un Chili plus solidaire, les Salésiens participent notamment aux débats, auprès des jeunes. Ainsi, courant novembre, dans l’œuvre salésienne d’Alameda, plus de 400 jeunes du Mouvement salésien des jeunes étaient réunis pour une rencontre intitulée « Le Chili que je veux ».
Des Philippines au Chili, en passant par la Syrie, Salésiens et Salésiennes de Don Bosco (ou Filles de Marie Auxiliatrice) sont fidèles à leur fondateur, Jean Bosco. Au cœur du monde, auprès de la jeunesse…
Benoit DESEURE