Allons au jardin
7 avril 2020
Aujourd’hui, Mercredi Saint, j’ai choisi de me tenir dans le jardin de l’Ecole de la Providence à Paris. Pourquoi ? eh bien, parce que le jardin nous dit tant en cette Semaine Sainte : demain soir, Jésus sera arrêté dans un jardin, celui des Oliviers.
Ça n’est pas anodin, que Jésus soit arrêté, livré, trahi dans un jardin. Car il nous renvoie à celui d’Eden, le jardin de la Création.
En ces jours de confinement, ces temps de pandémie mondiale, ces jours où tout s’arrête et s’effondre, où nous sommes plongés dans l’immense incertitude de ce que sera demain, contemplons le jardin de la Création, notre Maison Commune en souffrance, et mettons-nous à l’écoute de son cri.
Le 27 mars dernier, seul sur le parvis de la Basilique Saint Pierre de Rome, le Pape se tournait vers le Père et lui disait : ‘Dans notre monde, que tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte.
Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade’.
Aussi, je vous invite aujourd’hui, à demeurer dans le jardin de la création, et à y écouter son cri de souffrance. Que ce cri viennent nous changer ! Osons nous convertir véritablement, dans un ultime élan de ce Carême ! dans l’intime élan, celui d’un cœur qui aime avec passion, Dieu, les autres, la vie, le monde !
Creusons, en nous, pour aller chercher nos puissances de vie, notre capacité à rendre le jardin de notre Maison commune, habitable et beau, pour tous ! Par sa mort et sa résurrection, c’est tout le monde créé que Jésus sauve !