Et si le ciel n’était pas vide …
17 novembre 2020
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Depuis quelques jours, le titre de la chanson d’Alain Souchon résonne peut-être dans bien des têtes : « Et si le ciel était vide. » Combien d’attentats, de blessures contre l’humanité au nom de Dieu ! Ceux-là, par leurs gestes odieux, ont aussi meurtri Dieu. De quel droit ont-ils pu s’accaparer Dieu et l’enfermer dans cette violence ? Alors combien de se dire : « Plus de Dieu… plus de religions… et tout sera bien dans le meilleur des mondes. » Mais ma tête est pleine de souvenirs, de rencontres d’hier et d’aujourd’hui, de ces personnes qui accompagnent le monde de leurs projets, qui tissent des liens de fraternité dans une grande diversité de parcours et de croyances, au nom de cette relation à Dieu.
Alors, si le ciel n’était pas vide ! C’est un échange tout simple, en ASH, qui me revient en mémoire. Une élève me questionne sur l’existence de Dieu et me dit brutalement : « Il n’existe pas. L’avez-vous déjà vu ? Ressentez-vous une présence ? » Qui suis-je pour lui répondre, alors que je ne suis moi-même qu’un humble chercheur de Dieu ! Pas à pas, nous échangeons alors sur la place de l’amour dans nos vies. Et là, elle me déclare : « Contrairement à Dieu, l’amour ça existe ». Je lui demande alors des preuves. Toute son argumentation s’appuie sur des manifestations de l’amour. Mais elle tient bon et campe sur ses positions. L’heure s’achevant, je lui demande de m’apporter pour la prochaine séance de « l’amour en bocal » et juger sur pièces. Petite impertinence de ma part ! Les jours passent et je retrouve sur mon bureau un bocal, un petit papier à l’intérieur sur lequel est inscrit : « amour ».
J’étais heureux de sa réponse toute simple. Un souvenir parmi tant d’autres… tant d’échanges, tant d’animations autour des questions de foi… Et c’est après ces évènements récents qu’il m’est revenu en mémoire. Aujourd’hui, je reprendrai bien cet échange, ce petit bocal et j’y ajouterais bien d’autres petits papiers avec bien des mots. Des petits mots de tout ce qui fait ma vie et qui a de l’importance. Et je vous inviterai aussi, croyants et incroyants, chrétiens ou d’autres religions, à compléter ce petit bocal de tout ce qui est essentiel à votre vie. Et au final, j’inscrirai sur ce bocal le nom de Dieu. Nous pourrions le traduire dans toutes les langues, ou encore inscrire Yahvé, Allah ou Père.
Il est cette force mystérieuse, qui dès les premiers instants de ma vie a déposé un petit trésor, que je cherche, jour après jour, à faire grandir. Un chemin souvent heureux, et par moments difficile, mais un chemin de vie, comme tout à chacun, pour lequel j’ai choisi d’y placer Dieu ! Il est celui qui nous invite à la vie. Et dans les heures les plus difficiles, les plus douloureuses, il m’invite à sonder le plus profond de mon âme pour trouver le chemin de l’amour. Il est tout, et chacun d’entre nous. C’est ce grand mystère de l’Incarnation. Parfois je m’éloigne… et à d’autres moments je le cherche. Il est ce grand mystère de ma vie, dont il m’est impossible de me passer.
Je ne suis pas de ces grands théologiens. Je suis l’humble serviteur. Néanmoins j’ai envie aussi de trouver Dieu, dans ce que je suis de singulier ; dans ce que vous êtes de vrai, d’unique et de différent. Mais combien il me serait difficile d’entendre que Dieu n’a plus sa place !
Rodolphe FIOR