« Dieu passe », méditation du deuxième dimanche de l’Avent
3 décembre 2021
« Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées. » Deuxième dimanche de l’Avent, méditation sur l’évangile de Saint Luc 3 (1-6), par soeur Anne Orcel. Pour écouter cette méditation, cliquer ici.
Pour que le Très-Haut puisse nous rejoindre, il faut que soient abaissées montagnes et collines. Le prophète Isaïe avait interpellé le peuple en ces termes. Huit siècles plus tard, Jean le Baptiste reprend sa supplication et vingt et un siècles après, abaisser montagnes et collines est toujours d’actualité.
Ouvrir le passage au Seigneur, lui préparer le terrain, aplanir, enlever les obstacles, abaisser, toujours abaisser les murs qui se dressent dans nos vies : murs de toutes les divisions et de toutes les haines, montagnes de pouvoir et d’oppression. Nous pouvons, concrètement, prendre le chemin de la lutte contre les injustices : rejoindre une association caritative, militer pour la paix, adhérer à un mouvement de solidarité. Les appels ne manquent pas. Nous pourrions peut-être y penser ou nous renouveler dans nos engagements, si déjà nous en vivons, car « la Bonne Nouvelle est la joie d’un Père qui ne veut pas qu’un de ses petits se perde »*. Aussi, « nous tous, chrétiens, sommes appelés à avoir soin des plus fragiles de la terre »**. L’appel du prophète Isaïe, relayé par Jean, concerne aussi nos montagnes intérieures et personnelles. Ne nous engageons pas dans l’abaissement des montagnes du monde sans nous engager aussi dans celui de nos montagnes intérieures, celles de notre amour-propre, de nos peurs, de nos doutes, de nos violences.
Chaque fois que tombe un mur d’injustice, que s’abaisse une colline d’indifférence, un sommet de souffrance, chaque fois que diminue notre suffisance, un passage s’ouvre pour Dieu, et là où s’ouvre le passage, Dieu, simultanément, passe. Y avons-nous déjà pensé ? Dieu ne se détourne jamais d’un passage préparé pour Lui : Dieu passe. Discrètement, parfois même imperceptiblement, Il passe. Noël est là pour nous le rappeler : Dieu est Celui qui vient.
Quand Dieu passe, il se lève un souffle de paix, de joie, de vie. Alors, vais-je ouvrir un passage à Dieu dans ma vie : où pourra-t-il passer ? Sur ce petit sentier envahi d’herbes hautes et oublié dans mon histoire, ou sur la route principale et soignée de ma vie quotidienne ?
Sœur Anne Orcel, FMA
* Pape François, La joie de l’Évangile , n° 237.
** Pape François, La joie de l’Évangile , n° 209
Extrait de Avent dans la ville 2015