Les paroisses salésiennes veulent être des communautés qui laissent leur place aux jeunes
11 mars 2022
La Province France – Belgique sud compte neuf paroisses « salésiennes » (c’est à dire confiées par les évêques aux salésiens de Don Bosco). Elles se trouvent dans les villes de Liège, Lille, Argenteuil, Paris, Landser, Lyon, Nice, Les Abymes en Guadeloupe et Kenitra au Maroc. Une soixantaine de personnes engagées dans ces différentes paroisses, curés, salésiens religieux et laïcs ont vécu, samedi 5 mars, une journée conviviale et fraternelle comme il se doit, mais aussi riches de réflexion et d’échanges d’expériences, afin d’approfondir l’originalité d’une paroisse dite salésienne. L’objectif de cette journée était de renforcer dans les paroisses, par des choix concrets et significatifs, le charisme qui nous vient de Don Bosco. En effet, la fidélité au charisme salésien est reconnue et accueillie comme un précieux cadeau sur le territoire des différents diocèses.
A la fin de la vie de Don Bosco, celui-ci avait accepté sept paroisses avec l’intention claire d’offrir une paroisse « pour les jeunes sans paroisse ». Aujourd’hui, il y a plus de 2000 paroisses salésiennes à travers le monde. Comme pour toute réalité éducative qui perpétue la mission de Don Bosco, la paroisse salésienne est animée par une Communauté Éducative et Pastorale (CEP). Ce n’est pas une nouvelle structure s’ajoutant aux autres structures de gestion et de participation existantes. Il s’agit d’un groupe de personnes (jeunes et adultes, parents et éducateurs, religieux et laïcs, hommes et femmes de bonne volonté) qui travaillent ensemble pour l’éducation et l’évangélisation des jeunes, en particulier des plus pauvres, selon le style de Don Bosco.
La CEP de la paroisse confiée aux Salésiens assume une mission commune qui entraîne dans la coresponsabilité, le plus grand nombre possible de personnes et d’énergies évangélisatrices, autour d’un projet pastoral. Il faut donc dépasser un modèle de paroisse essentiellement cléricale et “monolithique”, une paroisse, dans laquelle seuls les ministres ordonnés prennent des décisions et administrent. Il s’agit de parvenir à une vision communautaire et coresponsable de la paroisse qui empêche la conception autoréférentielle et la cléricalisation de la pastorale, en mettant au premier plan les relations fraternelles.
La paroisse confiée aux Salésiens veut être une communauté qui laisse la place aux jeunes pour qu’ils jouent un rôle de premier plan, en faisant ressortir leurs besoins et en les accompagnant ; en libérant leur initiative, leur créativité et leur autonomie dans les activités et les parcours tout au long desquels ils sont accompagnés selon leur sensibilité et leur perspective, pour devenir des protagonistes pleins d’initiatives pour eux-mêmes et pour la communauté paroissiale.
L’ADN éducatif et pastoral de la paroisse salésienne est composé de cinq caractéristiques :
-Centre d’évangélisation et d’éducation à la foi avec une attention spécifique pour les jeunes et leurs familles
–Présence de l’Eglise ouverte, joyeuse, vivante et insérée sur le territoire
-Communauté à l’esprit missionnaire pour les plus démunis
-Option claire pour les jeunes et pour la classe populaire
-Lieu de convergence des différents espaces de la maison salésienne
Une table ronde a mis en évidence certaines initiatives stimulantes pour des paroisses qui cherchent à être des lieux « seuils » et « en sortie ». Liège s’est lancé dans l’accueil de jeunes migrants le WE en lien avec une association locale. Argenteuil a ouvert un patronage pour offrir des espaces de jeux et de rencontres aux enfants et aux ados pendant les WE et les temps de vacances. Paris s’engage dans l’écologie intégrale à travers le jardin, le compost ouvert au quartier, les dimanches fraternels pour permettre aux paroissiens et aux groupes de se rencontrer. Lyon a présenté le parcours « KT XXL » qui implique enfants et parents dans un itinéraire à la foi partagé.
Chaque délégation paroissiale est repartie avec trois ou quatre pistes concrètes à présenter et à approfondir avec les autres acteurs locaux pour renforcer la propre identité salésienne de la paroisse. Par ailleurs, quelques représentants de chaque paroisse salésienne seront invités à se retrouver prochainement pour continuer ensemble cette réflexion. A côté du réseau scolaire, du réseau de l’action sociale, voici les paroisses qui tissent leur réseau.
Père Xavier ERNST