Sœur Chimène, salésienne de Don Bosco : « Il faut avoir vécu les JMJ de Lisbonne pour saisir la force et la joie qu’elles procurent »
19 août 2023
Sœur Chimène (plus exactement, sœur Fernande Chimène Matsimouna) est née à Brazzaville en 1971. Salésienne de Don Bosco depuis 26 ans et missionnaire en Tunisie depuis août 2017, elle avait toujours rêvé de participer aux JMJ. Elle l’a fait, cet été, à Lisbonne, au cœur de la délégation du Mouvement salésien des jeunes (MSJ) France-Belgique-Tunisie. Voici son témoignage.
« Lorsque l’occasion m’avait été donnée par notre provinciale, sœur Marie-Agnès Chetcuti, j’étais très heureuse et en même excitée de participer à un tel événement mondial. J’ai attendu avec impatience le jour J. J’avais espéré participer avec quelques jeunes de la Tunisie, mais cela n’a pas été possible. J’étais donc seule à représenter le pays, et j’espère qu’aux JMJ prochaines, il y en aura. C’est mon rêve !
« Une expérience exceptionnelle »
Après l’expérience vécue, aujourd’hui, je rends grâce à Dieu pour l’opportunité qui m’a été donnée et je suis reconnaissante envers la province et ma communauté. Ce fut pour moi la première fois de vivre un tel événement au niveau international avec une participation de 1,5 million de personnes. C’est une expérience exceptionnelle, unique et c’est une grâce ! Il faut l’avoir vécue pour saisir la force et la joie qu’elle procure.
Faire la route salésienne avec les jeunes du Mouvement Salésien des Jeunes était pour moi le meilleur choix pour vivre cet événement. Le trajet en car très joyeux et chantant ; l’escale à Saint-Sébastien, occasion de faire connaissance avec quelques-uns ; le temps des fraternités, les jeux, les danses et chants, moments riches en échanges, pour élargir les connaissances avec les jeunes venant de Belgique, de l’Île-de-France, de la région lyonnaise et de Marseille. Merci à l’équipe organisatrice qui n’a ménagé aucun effort pour que cette route soit possible et effective !
La première semaine à Porto fut la semaine de pré-JMJ. Chaque matin, on choisissait les activités à faire dans la journée. Des conférences, des débats, des soirées culturelles, des comédies musicales, des concerts, des spectacles et activités variées étaient au rendez-vous. Des liens d’amitié se sont créés avec les jeunes du diocèse, quelques pèlerins et avec des familles qui avaient logé certains d’entre nous. Ni les différences culturelles, ni les diversités de langues n’ont empêché de vivre une fraternité très concrète. Le programme était aussi ponctué par des moments de prière, de chemins de croix, de témoignages et d’échanges dans les fraternités qui nous ont permis de bien nous préparer à la semaine suivante avec le pape à Lisbonne.
Des rencontres bouleversantes
La deuxième semaine à Lisbonne fut plus éprouvante. Nous devions beaucoup marcher et il faisait chaud. Il y avait beaucoup de déplacements, d’attente et même de surprises. Mais ce fut aussi une semaine de joie immense. On chantait dans les bus, les métros, les trains, on rencontrait des pèlerins partout. Que de rencontres bouleversantes ! De paroles touchantes ! Quelle ambiance ! Et puis, le fait que tous, se déplacent pour le même rendez-vous et d’être là, au lieu de rencontre, fier d’exprimer sa foi, a donné des scènes de joie, de gentillesse, de générosité et de solidarité. Fatigués, mais nous avions le désir, poussés par l’Esprit, de nous lever et la joie de marcher ensemble, en mettant de côté les fausses frontières. Malgré les nuits courtes et l’inconfort, nous avions de l’énergie toute la journée. C’était invraisemblable ! Et puis il y a l’apprentissage pour certains de la vie en groupe : il fallait apprendre à relativiser. Quelle expérience de foi !
« Ici je peux vivre ma foi sans honte ! »
Même si tous les jeunes qui ont participés à ces journées ne sont pas des fidèles réguliers, même si tous n’ont pas une foi solide, je pense qu’ils ont vécu cette expérience de deux semaines comme un chemin de conversion ou de renforcement dans leur foi. A travers les rencontres et les temps forts proposés, à travers les événements qui ont été organisés, certains ont eu l’occasion de vivre leur foi concrètement, loin des moqueries et des jugements. Je me souviens de ce jeune qui s’est exclamé « waouh ! Ici je peux vivre ma foi sans honte ! » Ou encore de ces deux policiers devant nous, à genoux dans une grande ferveur au moment de l’adoration à la veillée avec le pape.
« Heureuse dans ma vocation de FMA »
Pour moi, ce fut des semaines où j’ai touché du doigt l’universalité de l’Église Catholique autour du pape, successeur de saint Pierre. Je garde le souvenir de cette foule immense en marche comme un grand signe d’espérance. Le chemin de croix, les moments d’adoration, de catéchèses, la veillée, les messes avec le pape, les temps forts en famille salésienne autour de la Madre Chiara et de Don Angel, le recteur majeur, m’ont aidé à renforcer ma foi et me sentir encore plus heureuse dans ma vocation de FMA.
« Briller, écouter, être sans crainte »
Je prie pour que ces JMJ ne soient pas une parenthèse dans la vie de tous ces jeunes, mais qu’elles portent beaucoup de fruits qui demeurent ! Je souhaite également que les trois conseils : « briller, écouter, être sans crainte », donnés par le pape François à la messe de clôture, le dimanche 6 août, jour de la fête de la Transfiguration, puissent trouver écho dans les cœurs des participants. »
Sœur Fernande Chimène MATSIMOUNA, FMA