Verviers en chantier solidaire à Haiti
21 avril 2016
Trois classes de l’établissement Don Bosco à Verviers sont parties, en févier, dix jours en Haïti. Trois chantiers les attendaient : réaliser une construction en ossature bois de l’internat et de la bibliothèque et poser des panneaux photovoltaïques pour l’école Don Bosco de Fort-Liberté en Haïti. Chantier de formation ou chantier de solidarité ? Simon Zinzen, enseignant, explique le projet.
Comment est né ce projet ?
Suite au tremblement de terre de janvier 2010, nous avons pris contact avec l’ASBL [association] Farnières-Haïti. Celle-ci travaille avec les communautés Salésiennes implantées dans le pays, œuvrant dans le domaine de l’éducation.
Il en est sorti un projet de collaboration pour la réalisation de trois classes en bois pour le dernier cycle du fondamental. La construction s’est faite en bois car les Haïtiens ne veulent plus rentrer dans des constructions en dur.
L’ASBL Farnières-Haïti nous a demandé de réaliser deux bâtiments : l’internat et la bibliothèque. Dans la commande, il y avait aussi à remettre en état l’installation électrique des anciens bâtiments et poser des panneaux photovoltaïques.
Quelles sections ont réalisé ce projet ?
Les étudiants sont finalistes de la 6ème année technique des industries du bois et d’électricité automation de l’Institut Don Bosco Verviers.
Avec quels objectifs ?
Nous avions comme objectif de collaborer avec les enseignants des écoles de Fort Liberté. Ensuite, nous avons souhaité montrer aux jeunes de là-bas l’utilité d’une formation technique qui leur permettra de pratiquer un métier utile localement.
Nos élèves ont été amenés à une prise de conscience de la réalité et de l’identité culturelle du pays. Avec le dépaysement et les conditions de vie inhabituelles, ils ont découvert ce que sont la précarité et la réalité de vie de millions de Haïtiens.
Quels sont les objectifs pédagogiques d’un voyage qui se veut aussi scolaire ?
Les cours techniques ont été évidemment privilégiés dans ce projet mais ils sont associés à une formation générale. En voici quelques exemples liés à l’organisation des chantiers : étude du devis, achat des matériaux auprès de fournisseurs locaux, organisation du chantier et choix des méthodes afin de réaliser les travaux de construction en 12 jours maximum.
Quelle était une journée type ?
Les chantiers débutaient sur les chapeaux de roue : réveil 5h30 ; collation 5h45 ; début du travail 6h ; pause-déjeuner 9h30-10h30 ; reprise jusque 13h30.
Très rapidement nous avons remarqué que finaliser les chantiers serait très difficile si nous ne travaillions que les matinées. Les plus courageux, les plus en forme, les moins malades, ont remonté leurs manches pour donner l’impulsion nécessaire (10 jours de travail en tout dont 7 jours du lever au coucher du soleil !!) Comment avons-nous tenu le coup ? Simplement en se fixant des objectifs journaliers réalistes et en ne réfléchissant pas trop. Les élèves ont démontré un courage, une persévérance et une endurance sans failles.
Quels étaient les moments les plus marquants ?
L’animation du patronage le dimanche après-midi par la danse des légumes, la mise sur pied de jeux, la danse de Philibert, le cercle des chansons. Il y a surtout eu une soirée où les enfants nous ont approchés, en toute simplicité, en toute sincérité. Juste pour toucher les cheveux non crépus, sentir les poils sur les jambes, montrer leur adresse et leur vitesse aux jeux de mains, juste pour sentir la chaleur humaine dont nous sommes capables, souvent sans le savoir.
Comment a été organisé le financement du voyage ?
Nos élèves ont organisé des soupers, des ventes (assiettes pour la Saint-Nicolas, tubercules). D’autres actions ont été faites telles que le parrainage de 24 H de cours, le nettoyage et des petits travaux manuels.
Simon ZINZEN
Enseignant Don Bosco Verviers
21 avril 2016
A lire aussi sur Don Bosco Aujourd’hui….
- Farnières – Haïti organise des rencontres entre jeunes belges et jeunes haïtiens
- Pour les 100 ans de Don Bosco Verviers, seize élèves iront, à Turin, à vélo en 5 jours !