Spiritualité salésienne : Les jeunes, notre chemin vers Dieu
22 juin 2016
La spiritualité, au sens large, c’est tout ce qui donne du souffle à nos vies, c’est la source d’inspiration de nos gestes, de nos paroles. L’enjeu, c’est d’aimer la vie, d’accueillir la vie, toute la vie, la vie torrentueuse, avec ses joies et ses grâces, mais aussi avec ses turbulences et ses bouleversements. La question fondamentale est : « Quand suis-je véritablement vivant ? » Cela concerne aussi les non-croyants.
Pour les croyants, la spiritualité, c’est plus précisément ce qui nous conduit à Dieu, ce qui nous rend créateurs de vie avec Dieu. La spiritualité est un chemin.
Nous rendre créateurs de vie avec Dieu
Le point de départ de Don Bosco et des salésiens, ce sont les jeunes. Le récent Chapitre Général écrit qu’ils sont « notre buisson ardent » à travers lequel Dieu nous parle. Chaque jeune est un mystère à respecter, à accueillir ; un mystère à prier et approfondir et devant lequel il faut retirer les sandales de ses pieds pour contempler l’Eternel présent à nos côtés, dans notre histoire.
Les garçons perdus de Turin ont été le buisson ardent de Don Bosco, son envoi en mission. Le jeune paysan, puis le jeune prêtre qu’il est devenu, a orienté toute sa vie pour servir les jeunes laissés trop seuls au monde. La spiritualité salésienne rejoint l’expérience du peuple de la Bible : quitter l’opulence de l’Egypte pour rejoindre le désert que les jeunes vivent souvent trop seuls. Permettre aux jeunes de quitter l’esclavage pour devenir réellement libres. Cela est possible si le jeune comprend (et fait l’expérience) que Dieu aime le premier, et que Dieu seul est assez grand pour combler notre espérance et notre soif de bonheur.
Comme Don Bosco, nous faisons l’expérience de Dieu à travers les jeunes. Ils sont le chemin concret de notre rencontre avec le Christ.
L’adulte, comme Jésus bon berger, conduit le troupeau hors de la bergerie
Il y a deux versants à cette spiritualité : celle des éducateurs, et celle des jeunes. Mais les deux se tiennent.
La sainteté des adultes consiste à être des accompagnateurs, des éducateurs. Chez les salésiens, on médite et on vit la figure de Jésus bon berger qui conduit le troupeau hors de la bergerie : on trouve dans ce texte le mot « educare », « conduire dehors ». Le berger rassemble dans la bergerie, mais c’est pour conduire les brebis ensemble dans les verts pâturages de l’accomplissement humain et divin, sans crainte des ravins des ténèbres, ni des torrents de la mort.
Saint François de Sales
« Gravis la montagne de ton existence en gardant les yeux fixés vers les sommets… Tu es en chemin et tu traverseras des terres qui ne sont que des étapes. Certains paysages en seront fort beaux, d’autres te donneront le vertige ou t’épuiseront…Ne perds pas de vue la beauté de ton chemin d’Homme, il est déjà chemin d’éternité ».
La sainteté des jeunes est toujours une sainteté accompagnée
La sainteté des jeunes est toujours une sainteté accompagnée. Même un jeune de la trempe de Dominique Savio n’est pas devenu saint tout seul. La bonne étoffe avait besoin du tailleur pour en faire un bel habit à offrir au Seigneur. C’est pourquoi une des clés de la pédagogie de Don Bosco, c’est la proximité, la présence au milieu des jeunes, les heures vécues au milieu d’eux. Du côté du jeune, la clé est l’écoute, qui s’enracine dans la confiance en l’éducateur qui peut le sauver des errances dans les chemins de la facilité, du non respect, de la tristesse et de la désespérance. C’est ainsi qu’il fera l’expérience que Dieu est un père qui aime et qui invite à vivre comme ses fils.
La spiritualité salésienne prend au sérieux le mystère de Noël : ce sont les gestes d’affection de Marie, ce sont les bras protecteurs de Joseph, son travail et ses décisions qui font grandir Jésus comme homme et comme Dieu. C’est à nous de faire grandir Dieu dans chaque enfant.
La pastorale propose de prendre au sérieux le quotidien à vivre
Concrètement, la pastorale de la spiritualité salésienne sera attentive aux premiers pas, mais aussi aux étapes de la vie spirituelle. Elle propose de prendre au sérieux le quotidien à vivre : elle n’est pas faite d’exploits, mais de simplicité et de ténacité jour après jour. Même s’il est fasciné par les extases de Dominique, Don Bosco ne l’encourage pas dans ce sens, il le renvoie plutôt à ses tâches d’étudiant et à sa vie avec le groupe. C’est là qu’il pourra développer son goût pour Dieu en devenant le serviteur de ses compagnons, le porteur d’un geste de paix, d’une parole de réconfort ou d’un conseil judicieux. C’est là sa place. Cette manière de vivre unifie l’existence : tout ce que l’on fait est inspiré de Dieu et pour la gloire de Dieu. On peut mettre de l’amour et de la passion en tout.
Jean-François MEURS,
Salésien de Don Bosco
14 juillet 2016
La sainteté selon Don Bosco est à la fois facile et exigeante.
- lle a une couleur, un climat : la joie. Elle se vit joyeusement et elle débouche sur la vraie joie qui naît du sentiment d’avoir grandi.
- Elle est « salésienne » : comme François de Sales, Don Bosco veut convaincre que la spiritualité n’est pas affaire de spécialistes.
- Elle a un contenu : le travail quotidien. Dans les écrits de Don Bosco, le mot « travail » apparaît plus souvent que le mot « prière ». Le travail réalise la volonté de Dieu.
Elle a ses dévotions, ses fidélités : un attachement à Marie Immaculée et secours des chrétiens, une fidélité au pape, un amour de l’Eglise. - Elle a ses moyens : les sacrements, la Parole de Dieu et la prière.
- L’eucharistie, qui fonde la communauté de partage et qui réveille notre recherche du Christ ; la confession, qui nous sauve de notre pauvreté et nous rend l’estime de soi.
- L’écoute de la Parole qui éclaire nos choix et qui donne du sens à notre histoire.
- La prière est fervente mais sobre : ce qui est demandé à tout chrétien sans en rajouter.