Quatre cents pèlerins réunis autour du rêve d’un petit garçon de 9 ans : ce qui se cache derrière la belle histoire de « Becchi 2024 »
2 novembre 2024
De mardi 29 octobre à samedi 2 novembre, 400 pèlerins membres et amis de la famille salésienne sont partis en Italie sur les traces de Don Bosco, dans les grands lieux de sa vie d’enfant et d’adulte : les Becchi (dans la commune désormais baptisée Castelnuovo Don Bosco) et le Valdocco, à Turin. Que faut-il en retenir ? Contexte, phrases fortes, interpellations… passage en revue de quatre jours si riches.
Après Lourdes
D’abord le contexte : tous les quatre ou cinq ans, la famille salésienne de Don Bosco de France, Belgique-Sud et Tunisie propose un grand pèlerinage. Où ? A Lourdes, depuis des années. Mais en cette année 2024, alors que l’on célèbre le bicentenaire du rêve qu’a fait Don Bosco à l’âge de 9 ans, en 1824 (pour lire le songe en question, cliquer ici), il a été décidé d’aller… aux sources. Là où Jean Bosco est né et a grandi. Puis là où il a débuté son œuvre qui rayonne aujourd’hui dans le monde entier (134 pays), faisant de la famille salésienne l’une des plus grandes institutions éducatives au monde.
Un défi logistique
Quatre cents participants à loger et nourrir dans des lieux davantage adaptés à des groupes de jeunes : le défi logistique était énorme. Un exemple : 400 pizzas servies le jeudi midi pour un pique-nique géant dans la cour du Valdocco !
Le défi a été tenu de main de maître par une équipe d’une bonne vingtaine de bénévoles, pilotée par sœur Bénédicte Pitti, le père Luc Herpoel, Laure-Hélène et Jean-Emmanuel Lesne-Randon, Mélanie Bernard et Stéphanie Datti.
Se réunir autour du rêve d’un enfant de 9 ans, bizarre non ?
Le premier soir, sœur Marie-Agnès Chetcuti, provinciale des salésiennes de France-Belgique Sud-Tunisie, a planté le décor : « C’est un rêve qui nous rassemble. Nous nous retrouvons autour de la figure d’un petit garçon. Autour de nous, des champs, une petite maison, rien d’extraordinaire. Mais c’est ici que le petit Jean a fait son rêve… Peut-être que pendant ce rassemblement, le Seigneur va venir nous rejoindre là où nous sommes pour venir semer un désir, une graine, un élan… »
Don Bosco, un grand rêveur
Don Bosco était un grand rêveur. Cent soixante de ses rêves ont été retranscrits et subsistent aujourd’hui, rappela Mike Pace, Canadien, salésien de Don Bosco, directeur adjoint du « Musée Maison Don Bosco » de Turin. Une vingtaine d’entre eux ont même été écrits de la main même du saint de Turin. Ils l’ont été dans les « Mémoires de l’oratoire », non pas par quelqu’un qui est dans le souvenir et la nostalgie, mais par quelqu’un qui pense que tout cela peut tracer un chemin, pour le futur. « Ce songe des 9 ans est toujours d’actualité car il décrit la mission que Dieu a confié à Jean Bosco (aider les jeunes en danger à passer à une vie pleine), mais aussi la méthode (l’amour et la gentillesse, jamais la force). »
L’audace missionnaire salésienne
Don Mike fait le parallèle entre trois rêves de Jean Bosco : celui des 9 ans, en 1824. Celui à 29 ans, en 1844 quand, jeune prêtre, il voit le Valdocco et comprend qu’il doit s’occuper des jeunes de Turin. Et celui de 1886, à Barcelone, où Jean Bosco, deux ans avant sa mort, affaibli, usé, fait un rêve « missionnaire ». Il y voit le futur déploiement de la congrégation, dans le monde entier. « Il faut se rappeler que quand Don Bosco envoie ses premiers missionnaires avec don Cagliero en Argentine. La congrégation ne compte que 100 Salésiens. Et il en envoie 10 ! 10% de l’institut, quel risque, quelle audace ! »
A Turin, celle qui a tout fait
Lors de la journée au Valdocco de Turin, une grande célébration a eu lieu dans la basilique voulue par Don Bosco et dédiée à Notre-Dame-Auxiliatrice. L’occasion pour le père Daniel Federspiel, provincial des salésiens France-Belgique Sud, d’évoquer Marie : « Jean Bosco cherchait en lui ce que Dieu avait mis en germe. Ici à Turin, il s’est indigné, indigné de l’exploitation des enfants. Ce n’est pas digne (…) Ici, dans cette église, nous sommes tous comme Don Bosco, devant le Seigneur. Devant Marie aussi, celle dont Don Bosco disait « c’est elle qui a tout fait ». Alors, demandez. Demandez ici, au Valdocco, la grâce de vous donner la douceur et la patience de Don Bosco, de Marie-Dominique et de Dominique Savio. Mais méfiez-vous, Dieu ne compte pas, vous pourriez recevoir au centuple ! »
Voulez-vous devenir saint ?
Un pélé qui se termine le jour de la Toussaint, c’est évidemment un symbole fort pour la famille salésienne. L’occasion pour Jean-Eudes Bacquet, salésien coopérateur, d’évoquer ces jeunes qui, à la suite de Don Bosco, sont devenus saints, lors d’une messe présidée par le père Emmanuel Petit, dernier ordonné de la congrégation et en mission en Guadeloupe désormais : « Dominique Savio, Michel Magon, Laura Vicuna, ce n’est pas la quantité de ce qu’ils ont fait qui leur a permis d’accéder à la sainteté. » Et de rappeler les trois ingrédients de la sainteté pour Don Bosco : la joie, l’application dans le travail et la prière, et faire du bien aux autres. « C’est accessible à tous ! » a-t-il conclu.
Des élèves du Var sur scène
Parce que dans la famille salésienne, tout se termine toujours par un spectacle, des élèves de deux maisons salésiennes du Var (collège Saint-Joseph-La Navarre et institution Don Bosco Saint-Cyr-sur-Mer) sont venus présenter la comédie musicale intitulée « De la rue à la lumière, un adolescent en chemin », un spectacle racontant la courte vie de Michel Magon, l’un des jeunes recueillis par Jean Bosco. Une troupe de jeunes artistes de grand talent, conduite par deux professeurs de musique, Marie Duplaquet et Vassily Cornille. Bravo à eux !
Et toi, te sens-tu concerné ?
Le mot du soir du dernier jour, après la comédie musicale, a été confié au père Jean-Marie Petitclerc, salésien : « Ce petit Jean est parti bien malchanceux dans la vie : la pauvreté, la mort du papa, le harcèlement qu’il a connu au collège… Mais il a soulevé les obstacles pour que son rêve devienne réalité. Ce pèlerinage nous a donné l’occasion de redécouvrir un homme extraordinaire. Mais toi, te sens-tu concerné par la poursuite de ce rêve qui a 200 ans ? Je nous invite à passer du souvenir à la mémoire : comment faire mémoire de ce que l’on a vécu, de ce rêve ? Adultes, parents, enseignants, animateurs, Don Bosco te demande d’offrir la meilleure éducation aux jeunes, en étant guidé par les repères qu’il t’a donnés. Les jeunes ont besoin de sentir ce regard de confiance sur eux. Et souviens-toi de ces trois mots : sois fort, sois humble, sois persévérant. »
Quatre punchlines
Parmi les phrases marquantes de ce pélé, on vous en offre quatre, en conclusion :
« Rêver, c’est commencer à rendre possible, à faire réalité. N’oubliez pas que le chemin le plus court d’un point à un autre, ce n’est pas la ligne droite, c’est le rêve. » Xavier Ernst, salésien, Paris.
« Le mot du soir, c’était le tik-tok de Don Bosco ! » Mike Pace, salésien, Turin.
« Jésus rend visible la présence du Dieu invisible. Et les Salésiens rendent visible Jésus, à la manière de Don Bosco. » Mike Pace, salésien, Turin.
« A nous tous de passer de ‘Qui suis-je ?’ à ‘Pour qui suis-je ?’ » Mike Pace, salésien, Turin.
Benoit DESEURE
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Mais aussi : un reportage vidéo sera diffusé dans les prochains jours.