La vie de Giovanni Cagliero en livre
1 décembre 2016
René Dassy, salésien coopérateur en Belgique, vient d’écrire un ouvrage sur Giovanni Cagliero (1838-1926). En 131 pages, il relate la vie de ce salésien italien, disciple de Don Bosco. Ce livre plongera aussi le lecteur dans l’histoire naissante des congrégations des salésiens et salésiennes de Don Bosco, de la première mission en Patagonie et du rôle de Giovanni Cagliero au sein de l’Eglise. Présentation de l’ouvrage par René Dassy.
Don Bosco Aujourd’hui : Pourquoi avoir écrit ce livre ?
René Dassy : Il n’existe pas de biographie en français de Giovanni Cagliero, et ses biographies en italien, en espagnol et en anglais datent de plus de 60 ans.
Raconter la vie de Giovanni Cagliero, c’est aussi découvrir la stratégie évangélisatrice de Don Bosco et les ressorts méconnus de la fulgurante expansion de la Congrégation salésienne aux origines. En fouillant la plantureuse documentation d’histoire salésienne, je me suis demandé : « Pourquoi ce grand salésien est-il tombé dans l’oubli derrière les figures emblématiques de Dominique Savio, de Marie-Dominique Mazzarello, de Michele Rua, de Filippo Rinaldi …? Peut-être ont-ils jugé que ses vertus n’étaient pas suffisamment héroïques pour en faire un saint patenté. Et pourtant !
DBA : Qu’est-ce qui t’a marqué dans la vie de Giovanni Cagliero ?
R. D. : C’est un homme dont l’attachement filial à Don Bosco est remarquable. Mais c’est surtout une personnalité riche et attachante : il se sent à l’aise dans les études théologiques, mais aussi en gymnastique et en musique. Don Bosco éveillera en lui de grandes qualités de meneur, de maître spirituel, de défricheur missionnaire.
Regardons-le évoluer. A quatorze ans, il quitte sa maman et il arrive avec Don Bosco dans l’antique maison Pinardi où l’accueille maman Marguerite. Il étudie avec Michele Rua dans les classes de Turin ; il prie et joue avec Dominique Savio ; il fait partie de la première escouade de salésiens ; il compose des œuvres fastueuses pour orgue qui résonnent dans les voûtes majestueuses de la basilique du Valdocco. En tant que directeur de l’Institut des FMA, il accompagne soeur Marie-Dominique dans l’inculturation du charisme salésien dans le monde féminin. En 1875, il dirige la première expédition missionnaire salésienne en Argentine. Giovanni Cagliero a un tempérament de baroudeur : un infatigable globe-trotter, un missionnaire dans l’âme. Don Bosco lui confie de nombreuses missions de défrichage où il excelle par sa bonhommie et son sens des relations publiques. Prélat de l’Eglise, au plus haut niveau, familier des papes, Don Cagliero restera totalement dévoué à la congrégation salésienne et fidèle aux pensées de son maître.
DBA : Quel héritage nous laisse-t-il ?
R. D. : Aujourd’hui, il ne s’agit pas de reproduire tels quels les gestes des premiers missionnaires : les temps ont changé. La mentalité coloniale et un certain triomphalisme ecclésial ont fait leur temps. Le champ missionnaire salésien doit tenir compte de la démographie mondiale, de la globalisation de l’économie et de l’information, des conflits guerriers incessants, de la mise en concurrence des idéologies, des flux migratoires, du brassage des cultures et des races et, bientôt, des catastrophes écologiques.
En relisant la vie de Giovanni Cagliero, nous voyons que son style de relation, fait de confiance, d’affection, de présence, d’alliance, de respect, d’autorité et de joie, est toujours d’actualité et peut servir de fil rouge à notre action missionnaire actuelle.
Pour aller plus loin
Commander le livre sur le site des Éditions Don Bosco