Hyper sexualisation : écouter, décoder
11 mai 2017
Repenser nos des « tiers lieux » pour mieux écouter les jeunes, c’était l’objectif d’une nouvelle session organisée les 30 et 31 mars par le service formation des Maisons Don Bosco. Après une réflexion l’an dernier sur la question des addictions, cette année, le thème était sur l’hyper sexualisation de notre société et ses répercussions sur les jeunes. Au programme, une journée d’étude à la Catho de Lyon et une visite d’un établissement salésien de Saint-Etienne.
Des sujets « tabou » très présents au lycée
« De plus en plus, nous sommes confrontés à des situations, qui dépassent largement notre enseignement, explique Anne Stemmelen professeur principal de 3ème Prépapro au lycée Don Bosco de Wittenheim. Des insultes, des messages suggestifs, ou à l’opposé, des revendications de virginité évoquées par certaines mamans pour leur fille. Ce qui nous parait insolite, surprenant est complètement en adéquation avec ce que vivent les jeunes ! »
Pour Rachel Grieneisen « Ni nostalgie du passé, ni diabolisation (c’était mieux avant) et surtout pas de jugement : il ne faut pas mépriser les adolescents à partir d’une certaine moralisation. Il ne faut pas juger mais avancer ensemble dans un environnement extrêmement perverti par toutes ces images et ces discours hyper-sexualisés ».
Un exemple de « bonnes pratiques » au lycée La Salésienne à Saint Etienne
Une visite de l’établissement salésien de Saint-Etienne, La Salésienne, a conforté les participantes sur l’importance du facteur humain : « J’ai été impressionnée par ce tiers-lieu, une salle mise à la disposition des jeunes, qui, à proximité de la vie scolaire, permet aux élèves de se retrouver, assis autour de petites tables, de jouer, sans la présence directe des adultes et pour autant à portée de voix et de vue de ceux-ci » relève Anne.
« Des personnes, à leur place, efficaces et épanouies, peuvent beaucoup œuvrer pour le bon fonctionnement d’une maison ». Dalila, Conseillère Principale d’Education, les a particulièrement impressionnées, à l’écoute des élèves, ferme et cohérente dans les choix pédagogiques. « Elle est prête à écouter et à l’affut (de façon bienveillante) des mal-être des jeunes. La vie scolaire, la pastorale, la direction travaillent en équipe. »
L’enjeu de ces visites dans un établissement pour notre pratique
« Cet échange m’a fait ouvrir les yeux sur le fait que ce n’est pas seulement le lieu en soi (foyer, tiers lieu) ou les moyens en personnel (nombre de surveillants) qui induisent la réussite d’une relation, et l’apaisement dans un établissement, mais bien un ensemble, l’état d’esprit dans lequel les relations se font », ajoute Anne.
L’important est de développer la communication avec tous les intervenants et avec les jeunes, sans sujet tabou.
Hyper-sexualisation : Quelle attitude éducative ?
Pour Anne, « Le rôle de l’enseignant est primordial : Il est très difficile pour les jeunes d’être authentiques. A nous de les guider. Il nous revient, à nous, enseignants et parents, le rôle de décoder, d’informer, de communiquer et de renvoyer d’autres images véhiculant des valeurs plus humanisantes. »
Post-fondement
Les sessions post-fondements sont destinées aux personnes qui ont suivi le parcours de formation : Fondements de la salésianité
Anne Stemmelen et Rachel Grieneisen
Lycée Don Bosco Wittenheim