J’peux pas, j’ai cour !
6 septembre 2018
En ces jours de rentrée, je rêve que les jeunes soient différents de l’année passée : « ah s’ils pouvaient courir pour rejoindre les cours,… pour rejoindre mon cours !!! » … Et je ne me lasse pas de leur exprimer : « arrêter de traîner les pieds ! » … J’oublie que le jeune rêve aussi que je sois différent de l’année passée : « ah si les adultes pouvaient prendre le temps de traverser la cour ». Très attaché à l’importance pour l’adulte de s’approcher des jeunes, de participer à leurs conversations, de s’intéresser à leurs passions, d’écouter leurs interrogations, Don Bosco lui-même a pleuré amèrement en constatant que ses éducateurs avaient tout simplement zappé cette posture éducative essentielle. Oser un bonjour. Tendre une main. Lâcher un sourire. Accueillir une question. Proposer un dialogue. Prendre le temps de traverser la cour de récré, ce lieu qui n’a pour seule frontière que le Ciel … et le cœur du jeune… Tout à l’heure, quand mon collègue m’invitera à me réfugier derrière un café dans la salle des profs, je lui répondrai simplement : « j’peux pas, j’ai cour ! ».