Harcèlement au collège : comment on en arrive là, comment on s’en sort ?
14 septembre 2019
Depuis quelques mois, la rentrée scolaire a eu lieu ; avec son lot de joies, d’habitudes, de retrouvailles, de nouveautés. Mais parfois, pour certains, c’est un moment d’appréhension, surtout lorsqu’on est victime de harcèlement. Basile, jeune lycéen aujourd’hui, a accepté de témoigner sur ces difficiles années de collège.
« Tout a commencé lors de mon entrée en 4e. Stressé, anxieux, je suis un garçon timide, sensible et susceptible. Je suis dans une classe avec peu d’élèves composée de garçons déjà bien adolescents ; seulement moi, je n’en suis pas encore à ce stade. Mon intégration s’avère difficile. Les filles sont les premières à venir vers moi. Je suis, par cet intermédiaire, intégré à un groupe de plusieurs filles et garçons. Je pense donc mon intégration actée.
« Je suis un garçon timide, sensible et susceptible »
L’année commence et je donne notamment ma confiance à Robin. Les réflexions à mon égard vont commencer à fleurir, notamment au niveau de l’homosexualité avec des réflexions de type « sale pédé » ou encore « petit gay ». Au début, je prends ça avec humour, ne sachant comment réagir. Toutes ces insultes, pour moi, et boutades pour d’autres s’expliquent par ma complicité avec les filles. Cela va rendre jaloux ces garçons qui, semble-t-il, ne voient pas d’un bon œil ce rapprochement ! Les moqueries perdurent ; puis viennent les cours de gym où certains s’amusent à me mettre de violentes béquilles ! Lorsque j’ose me défendre avec mes mots, j’ai droit à une pluie de coups dans le coin de la salle de sport.
« En sport aussi je suis sujet à moqueries »
Je veux donc trouver une échappatoire et le hockey sur gazon, un sport que je pratique depuis 7 ans, me semble idéal ; mais là aussi je suis sujet à moqueries. On critique mon niveau et pourtant je me retrouve dans les sélections pour partir aux championnats de France. J’y fais la rencontre de plusieurs autres joueurs. Lors d’une soirée avec tous les joueurs, ces derniers ont Robin au téléphone. Il leur dit que j’aurais affirmé que j’étais le meilleur joueur de l’équipe. Mes coéquipiers m’humilient, me critiquent et m’insultent. Je décide d’en parler à mon père. Après un coup de téléphone autoritaire, et la menace de porter plainte pour harcèlement, les critiques s’estompent.
« Je me lie d’amitiés avec d’autres jeunes plus âgés »
Mon année de 3e commence, je me trouve dans une nouvelle classe. Robin est parti mais en dépit de cela, un certain Arthur effectue des croches-pattes et les insultes reviennent ! Je me lie d’amitiés avec d’autres jeunes plus âgés que moi et qui vont me prendre sous leurs ailes. L’année se poursuit et, durant un cours de gym, je suis pris à partie par Arthur. L’intervention d’une de mes amies met fin aux insultes et aux coups. A la fin du cours, mon professeur me demande si j’ai des soucis, je l’assure que non. Arthur me remercie de n’avoir rien dit, conscient qu’il vient d’éviter plusieurs heures de retenues et un rendez-vous avec les parents et la direction. C’est ainsi que finit mon harcèlement au collège. »
Au hockey, des moqueries perdurent quelques temps et disparaissent une fois que leurs auteurs quittent le club. Moi, je suis toujours heureux dans mon sport ; je suis épanoui dans mon nouveau lycée avec de nouveaux amis. J’essaye de faire des efforts sur mon caractère impulsif. Je suis content d’être sorti de tout cela. La confiance en moi-même remonte doucement et j’ai désormais de précieux amis sur qui compter !
Témoignage d’un élève accompagné par Florent Leruste, sdb
Les photos sont extraites de clips réalisés par les jeunes du réseau Don Bosco. Ils ont été présentés au Festiclip en juin 2017 et 2018.
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