A Tarente, une expérience missionnaire au milieu des jeunes, dans la rue, avec les sœurs salésiennes

21 septembre 2024

A Tarente, une expérience missionnaire au milieu des jeunes, dans la rue, avec les sœurs salésiennes

Depuis quelques années, en Italie, les sœurs salésiennes proposent à des jeunes de vivre une « expérience missionnaire » d’été. Du 17 au 26 juillet 2024, des jeunes du centre de l’Italie ont ainsi rejoint l’oratoire L’Aquilone des sœurs salésiennes, à Tarente, dans le sud du pays, pour s’engager dans des activités d’éducation de rue. Au plus près des jeunes, dans les rues et sur les places de la ville.

Après un parcours de formation (appelé MissioLab) vécu au long de l’année, de petits groupes de jeunes rejoignent les terrains missionnaires pour se mettre au service d’autres jeunes. Les jeunes partent, conscients que ce sont eux qui vont apprendre et grandir et ils sont enthousiastes à cette perspective. Après avoir fait cette expérience en Egypte, en Ethiopie, et à Malte l’an dernier, cette année les jeunes « missionnaires » ont découvert la réalité de Tarente, en Italie, et du Bénin.

 

Un groupe de missionnaires de Tarente.

Corrado, du groupe missionnaire de Tarente, décrit ainsi l’expérience :

Tout commence, comme toujours, par la Parole du Seigneur. La parole de l’Évangile de Marc salue notre départ : « et il se mit à les envoyer deux par deux […] et leur ordonna de ne prendre pour le voyage qu’un bâton » [Mc 6, 7-13]. Dans ce passage sont contenus les premiers pas de notre expérience missionnaire. Pour nous accompagner, nous n’avons pas physiquement un bâton de soutien, mais la croix d’un mandat missionnaire, signe indélébile du vrai et premier soutien : Jésus.

Forts de cela, chaque matin, nous nous dirigeons sur la pointe des pieds vers la Place Nenni pour jouer avec les garçons et les filles de ce lieu et essayer d’égayer, même pour une courte période, leurs matinées de jeux et de rires, dans un effort éducatif partagé visant à vaincre les voix qu’ils entendent chaque jour, les histoires de vies qu’ils semblent déjà destinés à imiter : la rue, la criminalité, les addictions, un tourbillon de vices et de gaspillage.
Le quartier Paolo VI de Tarente, épicentre de notre mission, vit et expérimente l’obscurité depuis longtemps. Les sœurs salésiennes, qui vivent ici se trouvent chaque jour confrontées aux pépinières du crime, sont appelées à lire le potentiel de bien dans les cœurs. C’est grâce à leur action incessante et bienveillante, sous la direction de sœur Mariarita et sœur Maria de l’Oratoire L’Aquilone, qu’il nous est possible de parler de notre expérience. Notre mission est rendue possible à la lumière de leur service épuisant et continu sur le territoire et dans la communauté, qui nous enseigne chaque jour combien la mission est un exercice de foi et de joie, de charité et d’amour, d’espérance et de passion.

Dans un contexte aussi dense que celui de la Place Nenni, où tout semble destiné à disparaitre, nous avançons pour tenter de construire des chemins d’espérance dans la marginalité, être parmi eux, essayer de les rencontrer de manière authentique, en leur faisant comprendre qu’il existe une alternative à la culture ruineuse de la rue. Pour donner une continuité à l’activité réalisée dans les rues le matin, l’après-midi nous accueillons avec joie les garçons et les filles dans les espaces de l’oratoire de L’Aquilone, en participant aux Olympiades de la Paix, où ils pourront s’amuser et apprendre.

Après-midi de jeux avec les enfants du quartier.

Nous ne savons pas dans quelle mesure on se souviendra de nous, dans quelle mesure notre présence et notre exemple aideront réellement. Cependant, nous pouvons affirmer avec certitude que ce qui a été fait, vu, réalisé et vécu dans le quartier Paolo VI de Tarente, nous changera à jamais. Nous mesurons dans les différentes expressions : « C‘est dommage, demain vous ne serez pas là« , « donc ce samedi vous partez ? » ou « Ici je me sens comme à la maison« , l’affection que nous portent ces enfants, et qu’ils veulent faire grandir et désormais partager sans réserve, chaque jour.

Nous disons « merci », un merci sincère et partagé, qui rassemble nos désirs et nos espoirs : être les ‘métiers à tisser’, les aiguilles et les fils d’un tissu nouveau et fécond, celui qui contribuera, sous les mains du sage tailleur, le Seigneur Jésus, à confectionner des vêtements de dignité, de respect,  d’amour fraternel et humain, de soutien, à la mesure du cœur humain.

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