« Bosco sur la colline » : à Lyon, sur les pas de Don Bosco
3 décembre 2022
Arpenter la colline de Fourvière, à Lyon, sur les traces de Don Bosco et de ses héritiers… L’expérience a été menée il y a quelques jours. Quasiment 140 ans après le passage triomphal de Jean Bosco dans la ville, en 1883.
En 1883, Jean Bosco décide d’aller solliciter la générosité des catholiques français. Il quitte Turin et son voyage passe par Nice, Marseille, Lyon, Paris et Lille. Ce voyage est un véritable triomphe. Les catholiques rivalisent de ferveur autour du saint thaumaturge et sont d’une grande générosité. Lui a alors 68 ans, il est usé par cette vie d’engagement et de don de soi (il mourra cinq ans plus tard)…
Au Centre Jean-Bosco (CJB), à deux pas de Notre Dame de Fourvière, le vitrail central de la chapelle rappelle cette visite de Don Bosco à Lyon en 1883. Le centre Jean-Bosco, qui fut la maison provinciale de la province du Midi des Salésiens de Don Bosco, est désormais un centre de réunions, de conférences et d’hébergement.
Quatre espaces : la cour, la maison, la chapelle, l’école
Sœur Edith Mawakam, sœur salésienne originaire du Cameroun (communauté du lycée Don Bosco) et le père Paul Ripaud, salésien (communauté du CJB), ont rappelé l’importance, ici au centre Jean Bosco, comme dans toute maison salésienne, de 4 espaces : la cour pour jouer avec joie, la maison pour accueillir avec bienveillance, la chapelle pour se connecter à Dieu et l’école pour apprendre et éduquer.
Aujourd’hui, le Centre Jean Bosco abrite une communauté de frères et les équipe de formation des Maisons Don Bosco, dédiée aux personnels des établissements d’enseignement et de l’action sociale. Mais c’est aussi un formidable lieu de séminaire et d’hébergement de groupes avec plus d’une quarantaine de chambres. Et si vous avez l’occasion d’entrer dans cette maison, nous vous conseillons la vue depuis le dernier étage sur les toits du vieux Lyon et les Alpes.
La Montée de Choulans en passant par les Minimes
Direction l’institution Notre-Dame des Minimes, l’un des trois établissements sous tutelle salésienne de la ville (1). Et qui accueille 1630 élèves de la maternelle aux classes préparatoires.
Avant d’être localisé au bout du 5e arrondissement, sur l’autre versant de la colline, l’institut des Minimes, créé en 1826 par le père Détard, prêtre diocésain, a connu plusieurs emplacements sur la colline : sur le lieu de l’actuel collège Jean Moulin puis rue des Macchabées. C’est en 1961 que l’établissement passe sous tutelle salésienne et en 1968, pour accueillir toujours plus de jeunes, il s’installe rue des Aqueducs.
La montée de Choulans, vous connaissez ? Nous voici au 123. Quel plus bel endroit pour voir le soleil se lever sur les Alpes ? A cette adresse, se trouve l’Institut Saint Laurent, seul établissement français spécialisé dans la formation des personnes engagées dans l’action socio-éducative, sociale et médico-sociale dépendant d’une tutelle congréganiste, qui fait partie du Campus Don Bosco. Sur plus d’un hectare, ce campus rassemble le lycée Don Bosco, l’Institut Saint Laurent et le Valdocco, association éducative œuvrant dans les quartiers prioritaires.
C’est en 1944 que les sœurs salésiennes fondent ce qui sera le premier centre de formation montée de Choulans. Il est bien loin, l’enseignement des « arts ménagers » ! Aujourd’hui, ce sont les jeunes en formation pour devenir éducateurs spécialisés ou moniteurs éducateurs qui peuvent en profiter.
Le système préventif… en banlieue
Le Valdocco, quant à lui, a trouvé ici tout naturellement l’hébergement de ses services « support ». L’association a été fondée en 1995 par le père Jean-Marie Petitclerc, dans le quartier « La Dalle » à Argenteuil, dans le contexte d’une cité qui avait été traumatisée par la violence des émeutes urbaines du début des années 90. Elle est née de la rencontre entre un collectif d’habitants, inquiets pour le devenir de leurs enfants dans ce quartier marqué par la violence, et des Salésiens de Don Bosco, désireux de re-expérimenter le modèle de leur fondateur dans la réalité contemporaine de la banlieue. Le système préventif porté par Don Bosco prend tout son sens dans l’action du Valdocco en mettant en œuvre une posture de confiance vis à vis des jeunes ainsi qu’une posture d’alliance, en les considérant comme acteur du processus éducatif. Elle est aujourd’hui présente à Argenteuil, Lyon et Vaulx-en-Velin, Marseille, Nice, Lille et Saint-Dizier.
Jean Bosco au-dessus du tunnel de Fourvière
Vous avez sans doute remarqué cet immense portrait de Jean Bosco installé sur la façade du lycée qui regarde avec bienveillance les flots d’automobilistes s’engouffrer avec l’autoroute qui traverse Lyon dans le tunnel de Fourvière. Mais qui y a-t-il derrière cette façade ? Le lycée Don Bosco qui rassemble plus de 350 jeunes… et une communauté des sœurs salésiennes. Les formations proposées ici sont toutes tournées vers les domaines du sanitaire et du social, en lycée professionnel et technologique. Les jeunes ont tous cette fibre du soin à l’autre qui fait rayonner la spiritualité salésienne.
Que confia Jean Bosco à la Vierge Marie lors de son pèlerinage à Notre-Dame de Fourvière ? Que pria-t-il dans les nombreuses églises lyonnaises qu’il visita alors ? Avait-il imaginé que 140 ans plus tard, son visage, son œuvre, ses fils et filles seraient ainsi installés à différents endroits de la colline lyonnaise ?
Laurent JOYET
(1) Trois établissements scolaires lyonnais sont sous tutelle salésienne : le lycée Don Bosco, l’institution Notre-Dame des Minimes, et le collège Saint-Louis – Saint-Bruno (850 élèves). On peut ajouter le lycée horticole de Lyon-Pressin, tout proche, puisque situé à Saint-Genis-Laval (250 élèves), ainsi que le collège Sacré-Coeur, à Ecully (740 élèves) . Soit quasiment 4000 jeunes accueillis au total.