« Donner de l’attention aux plus fragiles » : Sévigné Marseille ouvre une unité pour élèves récemment arrivés en France
16 septembre 2023
En cette rentrée 2023, l’établissement salésien Sévigné à Marseille lance un nouveau projet pour s’adapter au mieux aux besoins des élèves : l’ouverture d’un dispositif Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants (UPEAA), pour aider les élèves dont le français n’est pas la langue maternelle. Un dispositif inédit dans l’enseignement catholique de l’académie Aix-Marseille.
Créé en 1905 par la congrégation des sœurs salésiennes, l’établissement Sévigné de Marseille, qui comporte une école maternelle, primaire, un collège et un lycée, a toujours eu à cœur d’accompagner au plus près chaque jeune, afin de le faire grandir avec les meilleures chances, dans la continuité de la pédagogie de Don Bosco. « Cette UPEAA rentre pleinement dans le projet salésien de Don Bosco » souligne Marie-Agnès Pellerano, directrice de l’école depuis douze ans.
Ce projet est né d’un constat : chaque année, plusieurs élèves ne parlant pas le français arrivent sur les bancs de l’école primaire. « Nous accueillons tout type d’enfants de l’étranger qui ne parlaient pas français : certains sont des enfants américains issues de familles aisées, d’autres arrivent de pays en guerre : Irak, Ukraine… Ils représentaient une dizaine d’élèves sur 400, explique la directrice. Et dans notre quartier, il n’y avait aucun dispositif adapté pour les prendre en charge, que ce soit dans le public ou le privé ! »
Partenariat avec les églises orientales
Afin de faire bouger les choses et d’aider ces enfants, l’établissement Sévigné a répondu à un appel du ministère de l’Éducation nationale consacré aux élèves en difficulté, le PNR Projet National de Réussite (PNR). Et en mars 2022, le projet a été validé. Une aventure nouvelle commençait ! « Cette Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants a ouvert en septembre 2023, avec l’équipe de l’établissement, le réseau salésien et l’Éducation nationale. Nous sommes aussi en partenariat avec les églises orientales qui accueillent les familles récemment arrivées d’Arménie, avec l’Alliance française… Tout est à créer ! »
Aujourd’hui quatorze enfants bénéficient de ce dispositif. Certains sont en France depuis un, deux ou trois ans. Deux nouvelles familles se sont inscrites en juin pour la rentrée 2023 : une famille irakienne et une famille arménienne. « Les enfants sont dans un cursus ordinaire, et en fonction de leur niveau en français, ils vont bénéficier d’un renforcement avec deux enseignantes dédiées. C’est une pédagogie flexible, pour mieux accompagner nos élèves. » Un dispositif qui fonctionne : « Les familles sont contentes, et cela nous donne un nouveau souffle ».
Petite anecdote : l’UPEAA s’ouvre au moment de la visite du pape François à Marseille. « C’est un joli clin d’œil ! Ce projet s’inscrit dans la demande du Saint Père d’ouvrir notre regard sur l’autre. Il est dans la continuité de l’attention donnée aux plus fragiles. »