Campobosco, un lieu d’apprentissage
10 mars 2016
Catherine Blanchard, éducatrice de Vie Scolaire au Campus de Pouillé, à Angers, participe depuis trois ans au Campobosco à Ressins. Pourquoi revient-elle chaque année ? C’est « un lieu d’apprentissage pratique formidable », dit-elle.
Qu’est-ce que le Campobosco pour toi ?
Au départ, j’y suis allée seule, par pure curiosité, mais aussi poussée par un fort intérêt pour Don Bosco et pour voir comment les Salésiens pouvaient concevoir et organiser ce type de rencontre. Très vite, je me suis rendu compte que c’était à la fois un lieu de rencontre avec les jeunes du réseau mais aussi, avec les adultes engagés à divers degrés dans ce réseau. Au Campobosco, tout le monde est acteur. C’est un moment intense de vie ; c’est le réseau qui vit. Pour moi, c’est un lieu d’apprentissage pratique.
En quoi est-ce un lieu de formation ?
C’est plutôt une formation à l’esprit salésien. J’ai besoin de faire l’expérience concrète, vivante de cet esprit, de voir comment sont transposées des notions pédagogiques expliquées dans les livres sur la pédagogie de Don Bosco, comment cela se vit. C’est aussi trouver mon propre créneau d’action. Il ne s’agit pas pour moi de « faire comme », mais d’intégrer, d’approfondir l’esprit et de le rendre de plus en plus vivant en moi.
Peux-tu préciser en quoi cette relation est vivante et si particulière ?
En tant qu’éducatrice en internat, je suis toujours organisatrice de soirée, de jeu, de temps forts… Au Campobosco, adultes et jeunes jouent ensemble, que ce soit au tournoi sportif ou au grand jeu nocturne. J’ai redécouvert la joie du jeu, le fait d’être acteur au cœur du jeu. Cela change tout dans la relation à l’autre. Cela fait effondrer tous les murs artificiels qui instaurent une distance au cœur de la vie et qui permettent d’installer un noyau de pouvoir. Là, c’est vraiment un moment de vie partagé ensemble où la fraternité existe vraiment indépendamment de l’âge, du statut social des uns et des autres et des performances physiques. La faiblesse, le handicap ne sont plus perçu comme tels. C’est en cela qu’il y a un moment intense de vie fraternelle partagé.
Comment transposes-tu cela dans ton travail ?
Le point le plus important est que cela me donne confiance dans des positions et des postures éducatives, dans des choix que je dois faire au cœur de ma vie professionnelle, en internat. Je peux aussi transposer ce que j’ai vu, l’adapter à mon établissement scolaire, cela donne des idées pour de nouveaux projets.
En venant au Campobosco avec des jeunes de mon lycée, nous vivons des expériences fortes avec eux et nous revenons, à la rentrée, habités par un renouveau, une joie, et l’envie de le partager avec ceux qui n’ont pas eu la chance de pouvoir vivre le Campobosco. C’est une vraie dynamique !
Il me reste beaucoup à apprendre. J’aimerais notamment apprendre à concevoir des grands jeux, comme le Père Emmanuel Besnard le fait, à partir d’un film récent. Créer un imaginaire et un jeu à plus de 300 jeunes, en jouant ensemble, permet de vivre des expériences fondatrices.
Tout cela m’a donné l’occasion d’avoir un autre regard sur le jeu qui s’inscrit maintenant dans la perspective de Don Bosco en tant que dimension éducative et expérience vivante de la fraternité.
Propos recueillis par Hélène BOISSIERE MABILLE
10 mars 2016
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