Expérience d’animation à Lille pour les enfants Roms
21 septembre 2016
Pour la troisième année consécutive, l’équipe d’E.S.P.E.R.E. a eu la joie d’offrir aux enfants Roms deux camps dans la métropole Lilloise, durant quatre semaines chaque après-midi, du 20 juillet au 20 Août. Présence, amitiés et activités salésiennes : tout un programme !
Lors de cette troisième édition et durant deux semaines, cinq Scouts Compagnons de Versailles ont partagé au sein de ces plus petits et exclus toutes leurs compétences et ont pu aussi découvrir Don Bosco et la Famille Salésienne.
Les deux semaines suivantes, nos fidèles jeunes filles du V.I.D.È.S de Pologne, tant attendues chaque été, ont pris la relève, à peine revenues des JMJ…
Se sont joints également à l’équipe « permanente », deux Salésiens Coopérateurs et trois Paroissiens Lillois, un Salésien Malgache, une Coopératrice Belge, un étudiant Marocain de confession musulmane, le tout formant ainsi une belle et joyeuse communauté intergénérationnelle, internationale et interculturelle, partageant joies et bonheurs tant aux repas que lors des activités.
Le projet est toujours de transformer un camp Rom en un joyeux « camping », où règne une ambiance estivale riche de rencontres et de partages, au grès des rondes, des chants, des danses, des activités ludiques , manuelles ou sportives , et surtout des rires des enfants et des adultes !
Édition 2016 RÉUSSIE !
Danièle Sciacaluga, pour E.S.P.E.R.E
« On ne ressort pas indemnes de ce genre d’expérience. »
Marine : « Des larmes de joies et de nostalgie, c’est ce qu’il reste après deux semaines passées au sein d’E.S.P.E.R.E.
Les premières appréhensions que j’avais pu avoir : « Que vais-je trouver sur les camps ? A quoi dois-je m’attendre ? » ont rapidement disparu devant les sourires et la tendresse des enfants.
Comment résister à une bande de petits lutins qui accourent dans mes bras ?
Une relation de confiance est née très rapidement entre nous. Ils sont si attachants !
A travers les jeux, nous leur apprenions quelques mots de plus en français ou faisions naître une réflexion sur un puzzle par exemple.
Chaque après-midi, nous étions un peu plus étonnés de leur accueil si chaleureux. Ces gens n’ont rien mais se précipitent pour nous tendre une chaise ou proposer du café !
Le cœur et la conscience en prennent un coup !
Cette expérience nous a permis d’en apprendre plus sur l’histoire et la culture d’un peuple que trop souvent les gens rejettent sans les connaître autrement que par l’opinion péjorative des médias.
On ne ressort pas indemnes de ce genre d’expérience : le cœur et la conscience en prennent un coup. Comment peut-on laisser vivre des gens dans des conditions si misérables ?
Finalement, la chaleur de ces personnes nous fait oublier bien vite nos différences. Ils parlaient timidement français, nous tentions quelques mots de roumains. Cependant, la joie d’être ensemble n’a pas besoin de langage pour être partagée. »
Marine Krauzman
« J’ai appris à ne pas me fier aux à-priori. »
Julien : « C’est avec appréhension que je suis arrivé à Lille, ne sachant pas quoi y trouver. Les Roms seront-ils réticents à notre arrivée ? Serons-nous mal à l’aise vis-à-vis d’eux en terme de décalage de niveau de vie ? Saurai-je surmonter cette crainte de l’inconnu et de la différence ?
Je suis arrivé sur le premier camp, et la joie était au rendez-vous. Les jeux ont commencé et les rires fusaient au fur et à mesure que nous sortions de nouveaux jeux de nos sacs : on voyait les enfants courir derrière les ballons, les frisbee et les bulles de savon, pieds nus dans la poussière, mais cela ne nous choquait plus du tout. En effet, leurs conditions de vie sont bien différentes des nôtres : pas d’eau courante, toilettes plus ou moins inexistantes ou inutilisables, caravanes très abîmées… Mais pour autant nous étions mis à égalité devant le plaisir du partage, ou le bonheur de jouer ensemble.
Je ne m’attendais pas à cet accueil
Cet accueil m’a fait énormément plaisir, ils paraissaient plus heureux que n’importe qui d’autre alors qu’ils sont rejetés en Roumanie qui est leur pays natal, et qu’ils sont obligés de se réfugier dans des camps reculés, près de zones industrielles ou de voies de chemin de fer.
Je ne m’attendais pas à cet accueil, mais pas non plus à cet au revoir qu’ils nous ont réservé. Lors de mon dernier jour sur le camp, on les a vus arriver dès que les moteurs de nos voitures étaient arrêtés, les bras couverts de bracelets qu’ils nous avaient fait. Nous sommes donc rentrés avec chacun au moins 3 bracelets.
Bien que vivant grâce à la mendicité ou d’autres travaux difficiles, ils donnent ce qu’ils ont et cela est vraiment touchant.
Ces jours ont étés pour moi riches de rencontres, d’ouverture aux autres, et bien que je ne m’attendais pas à voir ce que j’y ai vu, cela m’a montré que ces gens ne cherchent qu’à être acceptés dans le pays qui les héberge. Lors de cette action sur les camps en banlieue lilloise, j’ai appris tout d’abord à ne pas me fier aux à priorii.
Merci à l’association ESPERE et à ses bénévoles qui nous ont permis ce projet à Lille, ce camp aura été un excellent moment pour moi et pour mon équipe. »
Julien Barras
Chef des Campagnons scouts de Versailles