Jeunesse(s) d’aujourd’hui
14 février 2019
A la suite du synode des jeunes qui s’est déroulé en octobre 2018, la revue Don Bosco Aujourd’hui a publié en novembre dernier un dossier sur la jeunesse d’aujourd’hui. Réalisé par Suzanne Nourry, Anne-Florence Perras et Aubérie Samson, du Mouvement salésien des Jeunes, ce dossier a donné la parole à plusieurs jeunes afin que ceux-ci partagent sur des mots-clés qui rejoignent leur univers.
Confiance
Aubérie Samson – 26 ans : « J’ai commencé à participer au Mouvement Salésien des Jeunes en 2010. Nous voici maintenant en 2018 et c’est avec des étoiles dans les yeux que je vois tous les changements opérés en huit ans. Les jeunes deviennent de plus en plus acteurs au sein des week-ends salésiens. Qu’ils viennent à leur premier week-end ou d’avantage, ils sont là pour participer et organiser. Et quelle joie de voir cela ! Cela signifie qu’ils se sentent en confiance pour être force de proposition, pour faire fructifier leurs talents, pour agir pour les autres… Quelle joie aussi de voir que nous nous mélangeons de plus en plus dans ces rassemblements, pour ne plus former des petits groupes mais un seul grand groupe où chacun se sent accueilli. »
Écologie
Nolwenn Dameron – 25 ans : « Actuellement étudiante en école d’ingénieur agronome, les problèmes liés au changement climatique me tiennent énormément à cœur, qu’ils soient environnementaux ou sociétaux. Grâce à l’Association pour le Développement Durable d’Agrobacterium Ouest et à la motivation des étudiants, nous avons pu œuvrer à notre échelle pour la planète. Nous avons organisé deux « Agross’bouffe durable » au cours desquelles nous avons cuisiné des invendus récupérés en magasins. Les plats préparés ont ensuite été amenés en centre-ville de Rennes et distribués à tous. Tout au long de l’année, nous avons également accueilli, en partenariat avec l’écomusée rennais, des poules « Coucou de Rennes ». Nous vendons les œufs fécondés afin d’aider à la préservation de l’espèce. Des ruches sont aussi en place sur le campus et nous récoltons le miel chaque année afin de sensibiliser à la protection des abeilles. Protéger la planète peut se faire à toutes les échelles ! »
Foi
Hugo Deseure – 20 ans : « Ma certitude est que nous avons tous des talents. J’ai décidé, avec quatre amis, de mettre mes talents au service de l’Église et des chrétiens en m’engageant avec Holi (anciennement Believe, groupe de musique chrétien lillois). Nous avons réuni notre joie de croire et notre passion commune pour la musique afin de monter ce projet. Aujourd’hui, nous parcourons les routes de notre région et bientôt de France pour louer Dieu et partager la joie profonde qui nous anime, sur un style électro-pop.
Plus jeune, j’ai nourris une grande admiration pour les missions de groupes tels que Glorious ou Hopen, nous avons décidé de suivre leur chemin en nous engageant à notre échelle. Notre deuxième album va d’ailleurs paraître très prochainement.
Notre seul conseil : engage-toi, la joie qui en découle est extraordinaire ! »
Politique
Jasmien Beckers – 22 ans : « Je suis mobilisé dans le Forum Européen de la Jeunesse. En juin 2017, à Bruxelles, j’ai pu faire entendre ma voix pour développer un réseau de la migration et des droits de l’Homme. Ce réseau se concentre sur la promotion de l’insertion sociale et l’autonomisation des jeunes migrants au sein de toutes les organisations participantes. Il lutte contre la discrimination et assure que les réfugiés soient investis dans les processus de prises de décision.
J’ai également participé avec d’autres bénévoles à la création d’un projet ludique « Hi there ! » pour les réfugiés et les demandeurs d’asile à Bruxelles dans le but de développer des compétences relationnelles et des aptitudes dont ils ont besoin pour pouvoir s’intégrer avec succès dans leur communauté. »
Interculturel
Charles Verbeeren – 19 ans : « Je suis parti en volontariat VIDES (volontariat international salésien) au Mexique. J’ai eu la chance de découvrir une nouvelle culture, un nouveau peuple. J’ai appris à me mettre au service des autres et à vivre une richesse humaine unique. La vie au Mexique est rythmée par la foi. Lors des nombreux moments de prière, j’ai eu la certitude que Dieu était bien présent dans ma vie. J’ai fait grandir ma foi. Cette année de volontariat m’a laissé des souvenirs inoubliables mais aussi plus de force et de confiance pour l’avenir grâce à une meilleure connaissance de moi-même. Je suis davantage ouverte aux autres. On m’a rendu le centuple de ce que j’ai pu donner. Cette expérience a transformé mon regard sur le monde. »
Engagement
Arnaud Crutzen – 29 ans : « À Bruxelles, le réseau ADES* fédère un ensemble de personnes s’engagent à qui créer des espaces pour que d’autres personnes s’engagent à leur tour. Il concerne principalement des jeunes qui ont fini leurs études. À mes yeux, le réseau illustre assez bien ce besoin d’agir propre à notre époque que je ressens et que je partage avec d’autres jeunes femmes et hommes. Si devenir adulte, c’est prendre petit à petit conscience du monde qui nous entoure, le constat peut paraître pesant ou paralysant. Les stratégies de fuites sont nombreuses. Mais, face aux flagrantes inégalités sociales (au sein de notre société et entre les différentes régions du monde), à l’urgence écologique et aux enjeux démocratiques, la jeunesse n’est pas dupe et ressent le besoin d’agir. À son niveau ; de là où elle est ; et dans la joie ! Alegria Siempre. »
* : L’ADES est l’acronyme d’Alternative Démocratique et Sociale. Toute ressemblance avec une divinité grecque est purement fortuite 😉 et ne peut être retenue contre nous.
Fraternité
Pascale – 26 ans : « Avec quelques chanteurs et musiciens, nous animons les messes à la prison d’Ittre lors d’occasions particulières. Des personnes aux lourds passés et aux profils multiples y sont enfermées. Il y est impossible de regarder le ciel par la fenêtre sans voir aussi des barreaux. Pourtant, aller en prison m’enthousiasme à chaque fois. Les messes célébrées derrière les murs m’émerveillent toujours. Rencontrer des prisonniers m’a appris beaucoup. Je ne juge plus les personnes sur leur passé, mais je les apprécie pour leurs petits gestes empreints de bonté. Durant ces messes, nous apportons des sourires sur ces visages oubliés. »