«Ne gémis pas sur ton temps !» : thème du week-end M.S.J
25 mars 2013
Ils étaient une cinquantaine à vivre ce temps fort organisé par le Mouvement Salésien des Jeunes, les 16-17 mars à Tournai. Venus de la Belgique et de la France, ils ont approfondi le 11ème commandement : «Tu ne gémiras pas sur ton temps», une parole bien connue de Don Bosco. Le Père Jean-François Meurs, sdb, a aidé les jeunes à creuser le sujet. Il nous livre ses réactions.
Don Bosco Aujourd’hui :Après Farnières, en octobre 2011, le MSJ a organisé un temps fort le week-end du 16-17 mars 2013. Quelles impressions vous a laissé cette rencontre ?
Père Jean-François Meurs : J’ai rencontré des jeunes formidables, tous habités par une même bonne volonté de donner d’eux-mêmes. Il y a une belle variété dans les origines sociales, les engagements, les personnalités et les talents de chacun, mais ils se retrouvent unanimes dans leur désir d’agir pour les plus jeunes à la manière de Don Bosco et de vivre le message de l’évangile. Au milieu d’eux, les sœurs et les religieux salésiens se sentent manifestement bien, et tout cela fait plaisir à voir. Il y avait de la joie à prendre et aussi pas mal d’énergie.
DBA :Vous avez présenté les écrits de Saint Luc et vous avez demandé aux jeunes de se plonger dans la lecture suivie des Actes des Apôtres. Qu’est-ce qui vous semblait important dans cette démarche ?
JFM : Le thème choisi : « Le salésien ne gémit pas sur son temps », a été proposé comme antidote aux mauvaises nouvelles que la presse quotidienne ou les revues à sensation étalent dans leurs pages, et montrées avec complaisance chaque jour dans les news des journaux télévisés. Face à un déluge de catastrophes qui paralysent et engendrent une vision pessimiste de notre monde, il s’agissait de réhabiliter l’espérance à travers une pratique du journalisme qui relève tout le bien qui se fait, un peu partout, et qui est fabuleux mais souvent discret.
La démarche proposée était de considérer l’évangéliste Luc comme un « grand reporter » témoin de la croissance des premières communautés chrétiennes de Jérusalem et d’Antioche, et ensuite compagnon de voyage de Paul. Faire une lecture suivie des « Actes des Apôtres » comme un « Grand reportage » haletant, plein de péripéties donne l’impression globale d’une onde de choc qui atteint des villes de plus en plus nombreuses, depuis Jérusalem jusqu’à la grande ville de Rome. Luc parvient à faire sentir le souffle de l’Esprit que les difficultés n’arrêtent pas. Un petit groupe ancré dans la foi fait bouger tout un monde.
DBA :Vous avez axé votre intervention en articulant le thème avec le contexte dans lequel vivent les jeunes. Pouvez-vous nous redonner les points essentiels de votre intervention ?
JFM : J’ai voulu mettre en évidence une manière plus riche et plus honnête de faire du journalisme, celle que, salésiens de France et de Belgique, nous mettons en pratique. C’est en fait le regard de tout salésien sur monde, et en particulier sur le monde des jeunes. Ne jamais oublier de discerner les chances offertes par toutes les situations vécues, par toutes les inventions humaines. Ne pas voir uniquement les risques et les dangers, ce qui est souvent plus facile. Même ce qui apparaît comme une crise est souvent l’annonce de quelque chose de nouveau qui va naître. Du lion écartelé par Samson peut surgir la douceur d’un rayon de miel. Pour cela, il faut aussi changer notre regard sur le bonheur annoncé par Jésus. Nous ne sommes pas faits pour le bonheur du chien étalé au soleil, mais pour vivre des choses fabuleuses. Les béatitudes sont des promesses de bonheur.
DBA :La célébration eucharistique du dimanche invitait les jeunes à faire le point sur leur propre vie. Dans un monde où il n’est pas facile de ne pas gémir sur son temps, quels conseils leur donneriez-vous ?
JFM : L’Evangile de la femme adultère invitait à ne pas jeter la pierre sur notre monde, parce que notre réalité est un curieux mélange de bon grain et d’ivraie. Les deux grandissent mêlés comme la fumée au feu. Nous devons être attentifs à tout ce qui favorise la vie, ne pas éteindre la bougie qui fume ou couper le roseau froissé. Ce qui ne veut pas dire que nous devons accepter tout passivement. Non ! Jésus lui-même n’hésite pas à jeter des pierres à la figure des hypocrites, mais ce sont les tables de pierre de la loi de Moïse, qui réclament que l’on fasse justice, ce que ne font pas ceux qui condamnent la femme et laissent échapper l’homme complice. Comme Jésus, avec lui, il y a des choses que nous ne pouvons pas tolérer. Il nous faut être des indignés. Mais avec lui, nous devons apprendre à nous baisser à la hauteur des femmes et des hommes qui se trompent d’histoire d’amour, mais qui aiment quand même. Nous avons le pouvoir de les relever, de les délier, de les remettre en route, sur le chemin de l’amour vrai. Cela passe nécessairement par le pardon et une bonne dose de patience.
propos recueillis pas Vincent Grodziski, sdb
28 mars 2013
Pour aller plus loin…
Le site du Mouvement Salésiens des Jeunes