Kim Gevaert, championne olympique reconnaissante de ses années Don Bosco

18 janvier 2022

Kim Gevaert

Kim Gevaert au collège Don Bosco de Haacht. ©Emy Elleboog

Médaillée d’or olympique en 2008 dans la catégorie 4 x 100 mètres, Kim Gevaert est revenue au Collège Don Bosco de Haacht, en Belgique, 25 ans après. De 2003 à 2008, elle a fait partie du top mondial en athlétisme. Quelques années auparavant, elle était parmi les meilleures de sa classe, une travailleuse acharnée.

 

DBM : Votre carrière athlétique s’est donc développée pendant vos années d’école à Haacht ?

Kim : En partie, mais l’athlétisme avait déjà une grande place dans ma vie. C’est en effet à Don Bosco Haacht que ma passion a pris son départ. Un des pères salésiens avait vu que mon frère plus âgé était très rapide et explosif, et l’avait aiguillé vers l’athlétisme. De cette manière, il l’avait canalisé, et c’est ainsi que cela a démarré. Si ce père ne l’y avait pas poussé, il est vraisemblable que je ne m’y serais jamais embarquée.

 

DBM : Je suppose que vous aviez une préférence pour les cours d’éducation physique plutôt que les leçons en classe ?

Kim : De fait, mes plus beaux souvenirs de l’école, ce sont les terrains de sport. J’étais tellement heureuse chaque moment passé dehors. Ce n’est pas évident de rester assise de si nombreuses heures sur un banc. Plongée dans le vert et faire du sport, c’était le bonheur : volley, baseball, … au foot, j’étais toujours dans le goal parce que je pouvais renvoyer la balle très loin. (rires)

 

DBM : Du sport à l’école à la médaille d’or aux Jeux Olympiques : un rêve qui a grandi ?

Kim : Je me rappelle très bien comment, lors d’un tournoi, un prof de gym a remarqué mes prestations alors que j’étais en 6e année. Après un excellent 60 mètres, il m’a dit, enthousiaste : ‘tu vas gagner les Jeux Olympiques’. Ça a été un choc ! En fait, ça m’a effrayée. Je n’avais pas conscience de mes capacités et ces mots me jetaient brusquement en face de l’image que j’avais de moi-même. Mais vu après coup, il avait raison.

 

DBM : Voilà de bons points pour les profs de maths et de sport !

Kim : Oui, en effet. Cette empathie et cette foi en nous étaient ici très présents. On avait le souci du développement intégral de l’enfant. Il y avait une grande offre d’activités et on donnait à chacun l’espace pour se découvrir. Pour moi, c’était d’abord les sports, ma sœur préférait le théâtre. L’école essayait de mettre en valeur les talents des élèves, et on pouvait se consacrer à ce qui nous intéressait le plus. Je l’ai ressenti très fort.

 

DBM : Est-ce que vous avez retiré d’autres choses pour votre carrière d’athlète ?

Kim : Absolument. Je me rappelle que j’étais le point faible de l’équipe de volley. Je suis devenue une des meilleures de l’équipe nationale d’athlétisme, c’est vrai, mais je peux aussi comprendre que quelqu’un fasse une faute ou ne soit pas au meilleur de sa forme. J’ai appris l’empathie et l’humilité.

 

DBM : Est-ce que vous mettriez vos enfants dans une école Don Bosco ?

Kim : J’ai quatre enfants, et donc, je dois avoir l’esprit pratique. L’école Don Bosco de Halle est la plus proche, mais cela fait quand même un sacré trajet en bus. S’il y avait une autre école salésienne plus près, oui, certainement. Mon fils est actuellement en sixième et je dois faire le choix pour l’année scolaire prochaine. Lors d’une journée portes ouvertes j’ai demandé s’il y avait des activités parascolaires, on m’a regardée bizarrement. Est-ce une question si étrange ? Je n’ai rien connu d’autre. Je trouve que c’est important pour les enfants.

 

DBM : Les activités extra-scolaires sont donc indispensables ?

Kim : Nous cherchons surtout une école dynamique. Il faut une offre qui aille au-delà du paquet de cours standards. Une autre école, par exemple, a une chorale et collabore avec une association de volontaires. Ça aussi c’est ‘tof’. Les enfants ont besoin d’un large choix d’activités. C’est très important à leur âge.

 

DBM : Le site web de Haacht dit que vous aimiez les jours de réflexion ?

Kim : En effet, c’est un bel exemple. Je trouve que les moments de réflexion sont une très bonne chose. En sixième année, nous avons eu un week-end de retraite chez les sœurs. Nous devions faire silence durant quatre heures et participer à la messe le soir. Ce sont des moments qui élargissent l’horizon. Il y a des gens qui choisissent ce type de vie et je le comprends parfaitement. Je trouve que c’est très interpelant à l’âge que nous avions.

 

DBM : La foi est donc importante dans l’éducation de vos enfants ?

Kim : Bien sûr… Je trouve essentiel en tant que parents d’être attentifs à tout ce que les enfants peuvent vivre. A travers la foi, on leur donne une sorte de prise d’escalade. Plus tard, ils choisiront eux-mêmes ce qu’ils en feront. Peut-être rien, mais ils peuvent avoir besoin de quelque chose à quoi s’accrocher pour apprendre à réfléchir, pour vivre sereinement. J’élève mes enfants dans la foi catholique, mais avec un regard ouvert largement sur le monde. C’est quoi la foi ? Qu’est-ce que cela me fait ? Un regard grand ouvert sur la foi et sur le monde, voilà notre point de départ.

 

DBM : Qu’est-ce qui est le plus important pour vous, en éducation ?

Kim : Être juste. Être plein de respect envers les autres et pour soi-même, s’efforcer d’ouvrir son esprit plus loin que son petit monde étroit, chercher les talents, aller jusqu’au bout, être plein d’amour pour les autres… Voilà ce que j’essaie de transmettre à mes enfants.

 

Texte de Tim BEX, traduit (et adapté) par Jean-François MEURS

 

 

Kim Gevaert, CV express :

Née à Leuven le 5 août 1978, Kim Geavert est athlète olympique dans les années 2000-2008, spécialiste du sprint. Championne d’Europe des 100 et 200 mètres à Göteborg en 2006, plusieurs médailles d’or et d’argent aux Championnats d’Europe d’athlétisme. Médaille d’or au relais 4 x 100 m aux jeux olympiques de 2008 à Pékin.

Depuis juin 2020, Kim Geavert est Présidente de l’Association belge des olympiens.

En 2010, elle épouse Djeke Mambo, athlète d’origine congolaise. Ils sont parents de quatre enfants.

Kim Gevaert est marraine à S.O.S. Villages d’enfants. Depuis quelque temps, elle se consacre également aux jeunes défavorisés du Congo : « Mon mari et moi, nous voulions faire quelque chose pour les enfants de son Congo natal ».

 

Famille Salésienne