Les adultes dans le Défi Citoyenneté : quelle est leur place ?
4 octobre 2018
Quel doit être l’accompagnement des adultes dans les projets des jeunes ? Aujourd’hui, grâce aux rencontres entre établissements dans les régions et grâce aux relectures, les chefs d’établissement, les éducateurs comprennent mieux leur rôle dans les projets des jeunes. Même si les projets sont menés par les jeunes, l’accompagnement des adultes est un ressort central de la réussite des projets Défi Citoyenneté.
« Il faut valoriser l’image des jeunes qui s’engagent »
ESTIC, Saint Dizier
Pour Marie Ballay, responsable de 6è et 5è, à l’ESTIC, le nerf de la participation des adultes est la communication. C’est à l’adulte, explique l’enseignante, de valoriser les jeunes qui s’engagent. En effet, au collège Estic, le projet « La brigade de l’environnement » est parti des jeunes qui veulent rendre service et rendre l’école plus belle. Or ces jeunes sont confrontés au regard des autres – porter un gilet jaune n’est pas toujours bien vu – et même, à celui des adultes qui disent qu’ils sont là pour « aider les femmes de ménage ». « La mission de l’adulte accompagnateur est de valoriser ce qu’ils font auprès des adultes et des autres élèves. »
« Nous devons redonner du sens aux projets de solidarité »
Immaculée Conception, Bailleul
La chef d’établissement de Bailleul, Isabelle Marcant de l’Immaculée Conception, met l’accent sur le sens du projet. « Nous n’avons n’a pas bâti un nouveau projet en tant que tel pour le Défi Citoyenneté mais nous avons à donner un sens aux projets existants. Cela a été très fort cette année car nous avons cherché à donner un sens citoyen au don d’argent pour les enfants hospitalisés ».
« Quand les représentants de l’association « Les clowns de l’espoir » sont venus dans l’établissement, explique-t-elle, nous nous sommes engagés à récolter des fonds en organisant un Rallye. Mais nous nous sommes vite rendu compte que cet objectif n’était pas citoyen : les jeunes demandaient de l’argent à leur parent. Le geste de solidarité était réduit au porte-monnaie ! Il a fallu opérer un déplacement sur la finalité du projet : au lieu du montant d’argent à récolter, nous avons mis l’accent sur le message : nous sommes tous capables de donner un sourire, de l’espoir, de la joie ».
« Il faut convaincre les enseignants de donner du temps aux jeunes dans les classes »
Saint-Joseph, Asnières
Pour Evelyne Lagaillard, chef de l’établissement Saint-Joseph à Asnières1, nouvellement arrivée dans le réseau des établissements Don Bosco, le Défi Citoyenneté soulève de nombreuses problématiques. « Nous avons modifié l’atelier théâtre habituel ; nous avons travaillé les thèmes avec les jeunes : solitude, harcèlement… en lien avec leur quotidien. » Pour un nouvel établissement dans le réseau, donner du temps pour cela est un véritable défi pour la communauté éducative. « Les profs ont peur de ne pas faire le programme. Donner 10 mn pour permettre à des jeunes d’informer de leur projet en début de cours, pour certains profs, c’est impensable. Cette année, nous avons réussi à faire évoluer des mentalités. »
Parce que les cultures, les contraintes, les résistances ne sont pas mêmes, la part des adultes dans les projets du Défi Citoyenneté est différente selon les établissements. L’adulte accompagne, impulse, donne du sens, communique, relit… Son rôle est central et il est appelé à évoluer…comme la place des jeunes qui évolue. La remise des Labels Défi Citoyenneté en région est une bonne occasion d’échanger sur ses pratiques !