Quatre jours de formation approfondie pour les élèves les plus engagés
21 juin 2018
Voyage à Biville : c’est une initiative des quatre établissements scolaires de l’Ouest au début des vacances de Pâques. Une quarantaine d’élèves des établissements de l’Ouest. Elèves en difficulté ou non. Il s’agit de quelques jeunes parmi les plus engagés dans la vie de l’établissement. Le projet est une formation approfondie pour les élèves les plus engagés à l’image de ce que faisait Don Bosco.
DBA : Emmanuel Petit, vous êtes partis avec quarante jeunes. Pourquoi cette initiative ?
Chaque année don Bosco emmenait quelques jeunes, parmi les plus engagés, pour un temps de formation approfondie. En avril, les quatre établissements scolaires salésiens de l’Ouest ont perpétué cette intuition pédagogique avec une quarantaine de jeunes réunis sur les côtes de la Manche. Pendant quatre jours, ils ont vibré et vogué au souffle des valeurs qui animèrent les grands explorateurs de tout temps.
DBA : Quelle est l’intuition qui a donné forme à ce projet ?
Don Bosco voyait loin. En prenant un petit groupe pour quelques jours au calme, il voulait offrir à ces jeunes un accompagnement privilégié sur leur chemin de maturité. Il cherchait en outre à les encourager à assumer des responsabilités au Valdocco, aux côtés des adultes. Don Bosco savait que, parce qu’ils auraient gagné en sérénité et en confiance en eux, ces jeunes contribueraient à améliorer insensiblement et pourtant efficacement le climat général et l’esprit parmi tous leurs camarades.
« Former les jeunes à cet esprit
de citoyenneté et de responsabilité. »
Aujourd’hui, le but est le même : former les jeunes à « l’esprit salésien ». Cet esprit de citoyenneté et de responsabilité. Cet esprit d’entraide et de disponibilité. Cet esprit qui ne s’enseigne pas mais qui se donne à vivre. De tels camps sont l’occasion de le faire expérimenter pour qu’ensuite les jeunes enthousiasment leurs camarades de retour sur la cour du lycée.
DBA : Comment s’est organisé le camp cette année ?
Nous avons profité de l’opportunité de construire le camp avec l’association Diamond. Cette dernière se veut une école à la vie par la mer, et propose des séjours éducatifs à des jeunes en difficulté relationnelle ou comportementale. Ainsi, chacun des jeunes participants a pu passer, en « équipage », une demi-journée. Ils ont visité le Cross de Jobourg, sorte de tour de contrôle des mers. Ils ont également pu profiter à pied ou en vélo des paysages époustouflants du Cotentin, du chemin des douaniers au Nez de Jobourg, invitation à la préservation de notre environnement.
DBA : La dimension éducative est centrale, quelle forme a-t-elle pris ?
Nous avons été très attentifs à la qualité du climat pour porter l’implication des jeunes. L’accueil d’abord, avec le lancement du fil rouge, celui des explorateurs. Comme le dit si bien le proverbe : « la première impression est la bonne », et détermine souvent l’attitude des jeunes pour la suite du séjour. Autre enjeu : casser la glace dès le commencement pour permettre de riches échanges dans la confiance réciproque.
« Tout instant devient éducatif »
Puis les activités tant ludiques que réflexives maintiennent le rythme. Marche introspective, découverte de la personnalité de l’explorateur « parrain » de l’équipage, jeu de rôle pour la construction d’une « colonie », choix collectif des trois valeurs qui serviront de socle à la construction d’un nouveau pays… Le séjour s’inscrit tout entier dans une démarche pédagogique. Tout instant devient éducatif : les services, l’effort physique, le travail d’équipe, la ponctualité…
Troisième point clé : la mixité tant culturelle que géographique, d’âge ou sociale. Cette année sept jeunes de l’IME de saint Vigor de Bayeux nous ont rejoints. Avec les lycéens et collégiens de quatre départements différents, certains de l’enseignement agricole, d’autres de l’enseignement professionnel ou général, difficile de dire qu’il y en ait eu plus de deux sur le même modèle ! Et pourtant tous se sont retrouvés, lors du jeu final, sur des valeurs communes que nous avons comparées avec les Béatitudes.
DBA : Quels fruits porte un tel séjour ?
Evidemment chaque jeune marche à son propre rythme. Individuellement, il est trop tôt pour pouvoir tirer des conclusions. Pourtant une telle expérience renforce le sentiment d’appartenance et le désir de s’impliquer dans la réalité éducative des lycées. Tel jeune se propose de devenir animateur pour le camp de l’année prochaine. Tel autre l’a déjà fait pour le Festifoot à la Pentecôte. Tel autre encore est en train de motiver toute sa classe à participer au Campo Bosco. Tel interne vient maintenant le sourire aux lèvres le lundi matin… Et les liens avec les jeunes des autres établissements font prendre conscience que nous sommes vraiment une « famille » aux liens étendus jusque dans les autres lycées.