Un « tiers lieu » au lycée Don Bosco de Wittenheim pour accueillir les adolescents en souffrance
30 novembre 2018
Les jeunes passent huit heures par jour dans leur établissement scolaire… mais leur lieu de vie, ce n’est pas la classe, c’est le hall d’entrée, le foyer, les lieux de passage. Le lycée Don Bosco de Wittenheim a mis en valeur l’atrium pour que adultes et jeunes en difficulté se rencontrent. Un « tiers lieu » est également mis en place. Francine Danner, enseignante, explique l’enjeu de ces différents lieux.
Un sourire, un regard, un appel
« Dès l’entrée du lycée Don Bosco Wittenheim, vous passez dans un atrium. Cet espace est un lieu de passage où les jeunes rangent leur sac dans leur casier. Ils y stationnent, mangent leur casse-croute, discutent. Quand je passe, je traverse les groupes de jeunes présents à cet endroit. Certains me font un sourire ou me regardent d’une certaine façon. Parfois, dans un bonjour indifférent, je sens un jeune qui se distingue. Il m’envoie le message qu’il a besoin d’aide. Il y a quelque chose qui passe. Cet échange de regard est une introduction à une relation de suivi que j’ai ensuite avec l’un ou l’autre.
Un tiers lieu pour une écoute spécifique
Je suis enseignante au lycée de Wittenheim, et responsable de MIJEC à mi-temps. Cette Mission d’Insertion des Jeunes de l’Enseignement Catholique (MIJEC) est une initiative spécifique pour créer des liens avec les élèves en difficultés : décrocheurs, démotivés, en rupture familiale, ou qui manifestent des signes de décrochages.
Engagée à mi-temps pour l’accompagnement de ces jeunes, je me suis laissée peu à peu débordée. Les demandes sont de plus en plus nombreuses. Il a été nécessaire, après trois ans de fonctionnement, de faire appel à une aide extérieure en fonction des besoins de certains jeunes : écoute, accompagnement… Après avoir essuyé de multiples refus auprès de nombreux partenaires sociaux, l’association laïque «TouJourLà », du diocèse de Strasbourg a accepté d’assurer un suivi tous les mardis après-midi, voire la journée, en coordination avec la mission MIJEC que j’assure depuis la rentrée 2014. Ce « Tiers-Lieu » d’écoute a pris place dans le Grand Salon de l’établissement. Il réconcilie les jeunes avec certaines valeurs, facilite la communication, devenue souvent difficile, avec leur environnement proche. Pour certains cas plus délicats, une orientation vers d’autres partenaires s’impose. Ce « tiers lieu » permet aux jeunes d’entendre un autre message et de nouer des relations sociales nouvelles par rapport à leur famille et leur école. »