La passion et le talent de Clément Brilot
23 octobre 2013
La passion de Clément, c’est le travail du bois. À dix-huit ans, il a sculpté deux Christ en croix pour des églises des environs. Il vient de terminer une première année en architecture à l’université de Liège.
C’est un jeune homme modeste, un peu étonné d’être mis en vedette. Jamais il n’est aussi heureux que lorsqu’il est dans son atelier occupé à travailler le bois. Cela a commencé dès l’âge de six ans, et Saint Nicolas, complice, déposait dans ses souliers des clous, des scies, des maillets, des gouges. À l’âge de douze ans, au moment de sa profession de foi, les cadeaux traditionnels ne l’intéressaient pas, il a suggéré qu’on lui donne l’argent pour s’acheter une scie à chantourner. Il fabrique des jouets en bois, des bics personnalisés, des enseignes et des logos, qu’il vend sur le marché. Il a envahi la cave familiale devenue son univers personnel où il passe la plus grande partie de son temps ; il y accumule des pièces de bois de toutes les tailles, de toutes les essences. Il aime la douceur du bois sous les caresses et les odeurs des différentes essences. Peu à peu, il a acquis un réel savoir-faire.
Il n’est pas un solitaire reclus, il aime les contacts. Il participe à des marchés où il expose ses réalisations et fait des démonstrations de tournage. Il y rencontre des gens et discute de son travail. Un jour, au marché des oiseaux de Marche-en-Famenne, un commerçant lui a demandé s’il pouvait sculpter une tête de cheval destinée à garnir son étalage. Clément a empoigné sa tronçonneuse pour dégrossir une pièce de bois, avant de passer au travail plus fin des gouges et du polissage. La sculpture a plu au bonhomme qui a passé ensuite plusieurs commandes.
De la patience et de la minutie
Récemment, on lui a fait des demandes particulières : des Christ en croix. Pour le premier, celui de la paroisse de Warempage, que ses grands-parents fréquentent, il s’est inspiré d’un autre christ existant. Pour la paroisse de Wéris, il s’agissait de concevoir entièrement l’œuvre selon les indications du curé qui voulait un Christ ressuscité et accueillant. La croix elle-même est en chêne et a la forme de vagues, ce qui suggère le mouvement et la vie. Le Christ est taillé dans du tilleul. Les bras sont détachés du bois, ce qui donne une allure aérienne. Aucun trait sur le visage n’a été sculpté : chacun lui donne le visage qu’il souhaite.
Clément a pris son temps pour cette réalisation. C’est un métier qui demande de la patience et de la minutie, mais aussi de la réflexion et de la maîtrise. Pour chacun de ces deux Christ, il y a eu une célébration avec une bénédiction.
Cela met en valeur son travail, Clément en a été très touché.
Jean-François Meurs
25 octobre 2013
Pour aller plus loin
Si vous voulez encourager Clément Brilot, rendez-vous sur son site : clementbrilot