Témoignages : l’internat salésien, une école de vie
30 mars 2017
Le vivre ensemble est évidemment un défi des internats salésiens du réseau Don Bosco. Les éducateurs y travaillent, faisant preuve de créativité. Comment vit-on ensemble dans les internats du réseau Don Bosco ? Quelles sont les visées éducatives des projets ? Témoignages des éducateurs.
A la Fondation Don Bosco Nice, Bernard Chastang, se souvient « Mon plus beau souvenir, c’est la soirée où j’ai vu le visage des jeunes tourneurs fraiseurs en formation écouter les jeunes violoncellistes du conservatoire, ils vivent ensemble dans le même internat ». Au lycée de Pressin, l’éducatrice Sylvie Ducatel travaille cet aspect : « L’une des particularités qui ressort de l’internat à Pressin est qu’il n’y a pas de barrière relationnelle entre les jeunes en contrat d’apprentissage et les jeunes en formation initiale » explique-elle. « Tout le monde s’entend bien. Il n’y a pas de barrières de classes » témoigne une jeune.
Ils faut qu’ils sortent de leur chambre pour aller à la rencontre des autres
Néanmoins, il ne faut pas se cacher les difficultés : « Pour leur faire vivre la vie en collectivité, il faut les forcer à sortir de leur chambre, à quitter leur tablette et smartphone ! Ça c’est nouveau. » Bernard Chastang touche du doigt un problème récurrent dans les internats. « Le problème à Nice s’accentue avec la rénovation de l’internat : des chambres individuelles, c’est bien, mais il faut que les jeunes en sortent ! »
Pour Sœur Virginie Mérel, responsable de l’internat du lycée Don Bosco de Lyon, la mission de l’internat salésien est là : « Ce n’est pas un internat de consommation rappelle-t-elle. Au Lycée de Lyon, nous les formons à avoir l’esprit participatif, à s’entraider, à mettre de la joie, à sortir de leur chambre pour aller à la rencontre des autres. Nous mettons l’accent sur l’accueil, la bienveillance vis-à-vis des plus fragiles ou de celles qui ont du mal à s’intégrer. »
Encourager l’autonomie par de nombreux projets
Sur le Campus de Pouillé, près d’Angers, la motivation des jeunes sur les projets est remarquable. « Les éducateurs associent les jeunes sur les projets en toute confiance, explique Jean-François Poto Dussine, référent de l’internat. Par exemple pour les fêtes, les jeunes se voient confier du matériel technique important, ils gèrent toute la régie sono et vidéo. » Sans compter les nombreuses commissions : le tri sélectif, le tutorat, la gestion du foyer, l’accueil des nouveaux.
« L’adulte n’est là que dans l’accompagnement non dans le faire. La Commission de Vie Lycéenne instaurée l’an passé avec le Défi Citoyenneté a renforcé cette implication des jeunes ».
Au lycée de Ressins aussi le rôle de l’éducateur est déterminant : « On est là pour participer, faire avec eux et non pas à côté d’eux ou à leur place. C’est important pour les jeunes de savoir qu’un adulte s’intéresse et s’investit dans ce qu’ils font, que ce soit pour du soutien scolaire, des veillée et des spectacles, comme celui des “ Trèfles d’Or ”, et tant d’autres choses. Un interne ne doit jamais être isolé dans son coin. », explique Jean-Jacques Kagan, éducateur.
Les internats Don Bosco dans l’Ouest
Le lycée Horticole et Paysager de Lyon Pressin se situe à Saint Genis Laval dans le département du Rhône. Il accueille le soir à l’internat une soixantaine de jeunes de tout âge et de différents horizons.
Le Campus de Pouillé accueille une peu plus de 520 jeunes, étudiants, lycéens et apprentis dont 400 internes. 15 éducateurs sont présents à différentes heures de la vie d’internat.
La présence d’une communauté salésienne dans l’établissement scolaire ou ses environs se trouvent aussi au lycée Don Bosco de Giel, avec 360 internes ou à l’Institut Lemonnier à Caen (300 internes).
Les communautés salésiennes sont dans la rubrique : Où sommes-nous ?
La prévention doit primer sur la répression
Pour Pascal Dumas, éducateur : « Dans un internat éducatif tel que le nôtre, la prévention doit primer sur la répression. Et pour cela, il faut être présent. Quand on est là, on évite beaucoup de bêtises. Une illustration toute simple. Le matin, avant de quitter les chambres, rappeler posément qu’il faut penser à faire son lit, à laisser les locaux propres. Avoir un regard pour chacun, souhaiter bonne journée. Généralement tout se passe bien ainsi. Etre avec les jeunes, aller les voir le soir dans leur chambre, parler de chose et d’autre. Cela ne prend que quelques minutes. Il faut adapter le langage en fonction de l’âge, du niveau scolaire, s’intéresser à ses passions, même si ce ne sont pas les nôtres. Avoir un petit mot à chacun qu’il va comprendre et apprécier, rien de tel pour créer un bon climat respectueux. »
Une pastorale du quotidien
Cette présence auprès des jeunes a une visée pastorale. Le lien fort avec la communauté des sœurs est un atout au lycée Don Bosco. Le soir, les internes vont et viennent dans la communauté. Les internes considèrent un peu les sœurs les plus âgées comme leurs grands-mères et apprécient beaucoup ce temps d’échange avec elles. « Cela commence en début d’année, par petits groupes, les filles viennent passer un moment en soirée dans la communauté… Et cela se poursuit durant l’année.».
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