Véronique Leguay, directrice de l’Ecole de vie Don Bosco : « Engagez-vous auprès et pour les jeunes ! »
23 septembre 2022
Depuis 20 ans, Véronique Leguay est directrice de l’École de Vie Don Bosco, à Trie-Château (Oise). Au service des jeunes, cette école applique la pédagogie salésienne depuis sa création. Allons à la rencontre de cette femme pleine de vie dont le désir est de faire grandir les jeunes tout en servant le Christ chaque jour.
Qui êtes-vous, Véronique ? Quel est votre parcours de vie et de foi ?
Véronique Leguay : Je suis née il y a un peu plus de 50 ans dans une principauté très chère à mon cœur : Monaco. J’ai fait trois ans de scoutisme en primaire, je suis fille de deux commissaires nationaux du mouvement et cela aussi est important pour moi car mon éducation a été marquée par les valeurs du scoutisme que l’on retrouve chez Don Bosco : les plus grands qui s’occupent des plus jeunes, la nature, la pédagogie du jeu, le vivre ensemble, etc.
J’ai ensuite intégré un patronage dont le saint patron était Saint Dominique Savio. Don Bosco n’était pas loin et sa pédagogie bien employée. J’y suis devenue animatrice, puis responsable dans la structure. J’y suis restée jusqu’à mes 27 ans quand j’ai rejoint l’équipe de l’École de Vie Don Bosco. Côté professionnel, j’étais professeur des écoles.
Vous êtes Vierge Consacrée, comment avez-vous discerné votre vocation ?
Lentement, très lentement. J’ai toujours été proche du Seigneur. Petite, ma marraine me disait que je serais religieuse. Pendant mes années lycée et faculté, j’allais à la messe en semaine dès que je pouvais. La vie religieuse ne m’attirait pas du tout et encore moins la vie communautaire. Je n’étais pas en stress par rapport au mariage. Je vivais ma vie et j’attendais de voir là où le Seigneur me conduirait.
Après trois ou quatre années à l’École de Vie, dont deux à Notre-Dame du Laus dans les Hautes-Alpes (première implantation de l’école), j’ai ressenti une joie profonde d’être là où j’étais et de vivre comme je vivais… Ce fut le point de départ de mon discernement.
Un jeudi saint dans l’église de Gisors, j’ai entendu le Seigneur m’inviter à le servir… j’ai compris le message… Après, il m’a fallu dix ans, des recherches, des vœux privés prononcés plusieurs fois pour enfin découvrir l’Ordre des Vierges Consacrées. Et là, révélation, c’est ce qui me correspondait parfaitement.
Comment vivez-vous cette vocation aujourd’hui ?
Simplement, sans me prendre la tête. J’essaie de vivre au diapason de la Parole de Dieu, sans austérité et en pleine liberté. J’ai une vie de prière personnelle, je vais à la messe pratiquement chaque jour, avec ou sans les jeunes de l’École. Je vis aussi les moments de prière, matin et soir, avec eux. Je profite des deux jours de silence et de prière réguliers des étudiants pour les vivre aussi, auprès des bénédictins de Saint-Wandrille. Dans le cadre de l’École, j’ai aussi la chance d’aller à Lourdes accompagner les malades. J’essaie de servir le Seigneur à travers les jeunes et les personnes que je rencontre. À la manière de Mère Teresa de Calcutta que j’aime beaucoup : faire toute chose avec et par amour.
Vous êtes directrice de l’École de Vie Don Bosco. Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a amenée à vous engager auprès de l’école et y travailler ?
Tout d’abord, mon désir d’accompagner des jeunes. Je désirais aussi avoir la possibilité dans mon travail de faire connaître Dieu. Ce que j’aime aussi dans l’École de vie, c’est qu’il y a une formation pluridisciplinaire et qu’elle délivre une éducation intégrale du jeune. Et j’ai horreur de la routine ! Alors je ne voulais pas faire quelque chose de trop routinier car j’ai toujours plein d’idées en tête ! Et petit plus, j’ai la chance de côtoyer ceux qui interviennent auprès des étudiants. Les échanges avec chacune de ces personnes, passionnées et données, m’enrichissent et me permettent de prendre du recul par rapport aux évènements. De discuter sur tel ou tel point concernant les jeunes, afin de ne pas avancer seule.
Pourquoi avoir choisi le nom de Don Bosco pour l’école ?
Nous avons choisi ce nom car c’est sa pédagogie qui est utilisée depuis le début au sein de l’École de Vie et dans l’organisation des JPJ (lire l’encadré). Pour l’anecdote, il y a 10 ans, lors de la construction de la chapelle de l’École, nous y avons mis ses reliques dans l’autel. Son nom est apparu comme évident quand il nous a été conseillé de donner le nom d’un saint à l’École de Vie.
Pour vous, qu’est-ce que la pédagogie salésienne ? Comment la vivez-vous quotidiennement avec les étudiants ?
Nous l’avons choisie tout simplement parce qu’elle fonctionne ! La pédagogie salésienne se soucie de chacun, en insistant sur la défense des plus fragiles. C’est l’esprit de famille. Dans un même lieu, avec les mêmes personnes, l’essentiel est vécu : le travail, la foi, la joie. Elle rejoint le jeune où il est pour le conduire où il veut, là où c’est bien pour lui. Tout cela en passant par la douceur, la présence et la joie.
J’essaie de bien la vivre, et ce n’est pas toujours facile. La patience n’est pas toujours mon fort, surtout face à la mauvaise foi ou au manque de responsabilisation. Je fais en sorte d’être présente auprès des jeunes et pour eux ; je vis beaucoup de choses avec eux. Je joue pas mal avec eux. J’essaie de les faire avancer personnellement pour qu’ils soient plus aimants, plus prêts à entrer dans le monde sans se laisser attraper par celui-ci. Cela passe par des conseils personnels, des entretiens réguliers. Je regarde ce qui peut être intéressant pour eux à réaliser, à vivre. Chaque promo est unique et vit des choses uniques. Cela me permet de trouver de nouvelles idées, actions, etc.
Je crois qu’avec les autres acteurs du Domaine, dont beaucoup d’anciens, nous offrons aux jeunes une maison chaleureuse agrémentée par un parc de quatre hectares et de nombreux animaux : chiens, boucs, poules…
Quelle est votre vision de la famille salésienne ?
Sans limite ! Je découvre toujours de nouvelles branches, de nouvelles actions… Les Salésiens et Salésiennes que je rencontre semblent privilégier la relation avant tout. Ils vivent une fraternité impressionnante. Les frères comme les sœurs, les frères avec les sœurs et les laïcs sont dans une joie réelle du partage de l’essentiel, d’être et de faire ensemble. C’est une famille !
Un dernier mot ?
Engagez-vous auprès et pour les jeunes car c’est vital pour l’avenir de la société.
Marie-Hermine GAY
L’École de Vie Don Bosco en quelques mots…
L’École de Vie Don Bosco propose une année de césure pour les jeunes de 18 à 22 ans, diplômés du baccalauréat ou déjà engagés dans une formation. Elle est basée sur quatre piliers : vie de prière, formation, hygiène de vie et transmission de la joie. Sa pédagogie, inspirée de Don Bosco, allie confiance dans le jeune, croissance et bienveillance partagée, le tout dans un cadre familial. L’École veut faire grandir chaque jeune en lui délivrant de solides connaissances par une formation choisie et travaillée. Elle lui donne tous les outils pour lui faire découvrir quel chrétien il veut incarner dans le monde et comment il pourra rayonner de sa foi. On retrouve aussi la pédagogie salésienne dans les journées « Jeunes parlent aux Jeunes » (JPJ) où les étudiants reçoivent des lycéens sur un thème défini par eux. Pour en savoir plus : https://ecoledevie-donbosco.fr/