Volontariat salésien à Calais « Dépasser les frontières » : « Ce camp a remué l’humanité en moi »

27 juillet 2024

Volontariat salésien à Calais « Dépasser les frontières » : « Ce camp a remué l’humanité en moi »

Du 6 au 20 juillet, avait lieu à Calais et à Guines le camp Vidès, volontariat salésien rassemblant des jeunes volontaires et les sœurs salésiennes de Don Bosco en communauté à Guines. Comme chaque été, avec le Secours catholique, ils sont venus en aide aux réfugiés.

« Le camp Vidès du 6 au 20 juillet 2024 à Guines et à Calais nous a permis de rencontrer des personnes exilées, de nous sensibiliser à leur réalité de vie, de les écouter, de les aider et  d’éprouver de l’empathie, de la compassion envers eux », explique Marie, volontaire.

 

Dépasser les frontières

Notre équipe intergénérationnelle était composée de membres du conseil de pilotage Vidès, de trois salésiens coopérateurs, d’un membre de l’équipe éducative de l’ensemble scolaire Saint-Jean-Bosco de Guines, ainsi que des volontaires, avec un but commun : apporter une aide aux réfugiés que nous allions rencontrer.

Le premier dimanche, après avoir célébré la messe dans l’église de Guines, nous avons eu la chance de vivre le jeu de rôle « Le parcours des migrants » avec Pierre-Jean Allard venu spécialement pour nous introduire à cette réalité migratoire. « Toutes les notions relatives au fonctionnement et à l’histoire des migrants ont été abordées à travers un jeu de rôle très réaliste sur l’immigration », témoigne Claire, volontaire.

Chaque matin, il y avait un temps de prière puis de formation (sur la pédagogie salésienne, sur le choc interculturel, sur la situation des exilés) et une matinée de balade éco-spirituelle  sur la Côte d’Opale, à partir de méditations de Laudato Si’ du Pape François. Sœur Annécie, responsable mondiale du Vidès, nous a rejoints en visio  pour nous partager les questions, les convictions et les défis du Vidès International en matière de volontariat en faveur des migrants.

Parmi les volontaires, il y avait sœur Nathalie, missionnaire congolaise, venue avec une jeune femme syrienne, musulmane, accueillie dans leur communauté à Bruges.  Nous avons été invités à venir visiter leur œuvre d’accueil de femmes et d’enfants en difficultés et profiter d’une journée de détente dans cette « Venise du Nord ».

Aller vers l’autre

« Quand ce fut mon tour d’aller à la rencontre des réfugiés sur les camps, ce fut le choc total. Je n’en revenais pas, j’étais révoltée, en colère, car c’était inimaginable que des personnes, des enfants subissent une telle atrocité  et j’ai dit : ‘voilà la réalité !’  Et ce qui m’a remuée davantage, c’est mon impuissance ! Là  j’étais encore plus en colère et je disais : ‘Pourquoi ?' » (Soeur Alexandra)

Afin de nous épauler, le père Daniel Federspiel, Provincial des salésiens de Don Bosco France-Belgique, nous a rejoint et a eu beaucoup de succès avec ses tours de magie auprès des jeunes exilés. Il nous a également initié au spectacle de marionnettes, dont nous avons fait profiter les réfugiés accueillis au Secours catholique de Calais.

« Discuter et être au cœur de l’action au Secours Catholique, entendre  les situations vécues parfois effroyables et en même temps voir la joie sur les visages lorsque nous avons fait un spectacle de marionnettes, ou les enfants danser et jouer avec nous en nous prenant la main, c’était touchant, beau et redonnait foi en l’humanité. On espérait que le meilleur pour eux malgré les tragédies qu’ils risquaient de vivre à nouveau. Et qu’en passant du temps avec eux, en leur offrant un peu de joie, on pouvait les aider à se sortir momentanément des moments difficiles ». (Cendre)

 

Qu’est-ce que ce camp peut apporter à la jeunesse ? Voici la réponse de volontaires :

Atelier de création de marionnettes.

« La jeunesse impliquée peut ainsi comprendre de l’intérieur les personnes migrantes et développer plus de compassion, de solidarité, d’esprit fraternel. Elle peut ainsi faire évoluer les mentalités, permettre l’ouverture ou la réouverture des cœurs. En prise directe avec les possibilités et difficultés du terrain, elle peut grandir dans sa vision, proposer des initiatives susceptibles d’aider. Son énergie, sa générosité, sa recherche de justice et de paix sociales, les idéaux qui l’animent (recherche de solidarité, d’un monde meilleur, plus respectueux de chacun) ne peuvent qu’enrichir et aider chacun, l’ensemble du camp et de la société.

Le nombre des migrants étant très élevé et appelé à l’être vu le contexte actuel (problèmes économiques, guerres, famines, changements climatiques), il est urgent de fédérer nos forces : que chacun se sente concerné par les souffrances des personnes migrantes et puisse à son échelle, selon ses possibilités, contribuer à améliorer leur sort. » (Hélène).

« Ce camp a remué l’humanité en moi, le respect intégral de la personne ; il a suscité cette responsabilité  et ce besoin  que je dois avoir d’aimer  et de voir le bien avant tout de l’être humain qui est créé à l’image de Dieu qui est mon frère, ma sœur en dépit de notre différence parce que Dieu nous a voulu ainsi, point-barre ». (soeur Alexandra).

 

 

Sœur Chantal FERT
Fille de Marie-Auxiliatrice
Responsable de la Communauté de Guines
Membre du conseil de pilotage Vidès

 

Pour aller plus loin : 

Actualités