Question d’éducation : « Il faut toujours choisir ! »
21 octobre 2016
Pour trouver son chemin dans la vie, il faut déjà se connaître. Or, pour un adolescent d’aujourd’hui, c’est fatiguant de devenir soi-même ! « M’sieur, pourquoi y faudrait toujours réfléchir ?! » Beaucoup de jeunes se mettent en standby, dès qu’on évoque leur avenir, le sens de la vie.
Entrer dans un travail identitaire ne laisse pas de répit. C’est fatiguant et même parfois angoissant. Comment un parent doit-il gérer au mieux ce passage ?
Que choisir ?
Tous les jeunes ne sont pas concernés, mais tous baignent dans cette atmosphère. Leur problème n’est pas tellement qu’ils manquent de repères, mais qu’il y a trop de repères. On ne sait plus quoi choisir, on ne sait plus qui croire.
Les choses ne vont plus de soi, et dans tous les domaines de l’existence, il faut faire des choix : vie professionnelle, vie de famille, vie conjugale, loisirs, … Nous n’avons pas une identité unique et bien nette, fixée à jamais, mais une identité complexe, mouvante, insaisissable. Le travail sur soi est permanent.
Des parents contradictoires
Les ados, les jeunes font face aux injonctions contradictoires des parents et des professeurs : les parents poussent leurs enfants à la solidarité, au partage, parlent d’engagements : sois généreux, loyal aux scouts, partage avec ta sœur, pense au tiers-monde. Les professeurs de religion ou les animateurs en pastorale renchérissent : n’oublie pas tes rêves, garde ton idéal…
Mais tout à coup, en grandissant, vers 15 ans, cela devient : tes études d’abord, tu réaliseras tes rêves plus tard, laisse tomber le foot, la danse, arrête les scouts…
« N’oublie pas tes rêves, garde ton idéal… »
Profite de l’instant présent, « carpe diem »
Pas étonnant que les jeunes disjonctent devant cet éclatement un peu schizophrène ! … et que leur mot d’ordre soit « carpe diem », qu’ils ne comprennent pas comme « sois responsable de ton bonheur d’aujourd’hui », mais « fais ce que tu as envie, sois cool, ne pense pas à demain, laisse-toi vivre, et même, ne fais rien. » Quitte à passer à côté de beaucoup de choses…
Des parcelles de sens
Alors, les jeunes vivent ce qui est à leur portée : des sens partiels, des morceaux de sens. Beaucoup remettent à plus tard la recherche et la découverte du sens « unique » et absolu de leur vie. En attendant, il faut bien vivre des choses qui ont plus ou moins de sens : ce qui me fait sens, à moi, ce qui fait signe dans ma vie. La plupart du temps ce qui me fait vibrer et me donne le sentiment de vivre, d’être vivant. Résultat, il faut tout le temps relancer la machine.
« Beaucoup remettent à plus tard leur recherche de sens »
Si tu n’es pas heureux…
Trop ouvrir les choix, c’est faire perdre les évidences. Vouloir faire toutes les expériences, c’est chaque fois remettre en question cette parcelle de sens que j’ai découverte.
Certains jeunes ont envie de renoncer leur quête de sens, et certains adultes cherchent à se construire un univers intimiste. Veillons au contraire à garder l’horizon de sens, à travers la relecture des événements et des expériences vécues par nos jeunes.
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