P. Jean-Marie Petitclerc sur RCF : « Don Bosco Action Sociale : un accueil pour les mineurs isolés »
26 octobre 2020
Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS), nous propose « Don Bosco Action Sociale : un accueil pour les mineurs isolés ».
Il est beaucoup question, dans l’actualité, de l’accueil des mineurs étrangers isolés, qu’on appelle aujourd’hui MNA (mineurs non accompagnés). Un chroniqueur, connu pour ses dérapages, a osé les qualifier d’«assassins, de voleurs et de violeurs » , ce qui est tout à fait scandaleux. Nous en accueillons près d’un millier dans notre réseau « Don Bosco Action Sociale », et je puis témoigner du formidable investissement qui est leur pour s’insérer dans notre société française. Et, si l’on peut observer chez quelques-uns des faits de déviance, il s’agit d’une toute petite minorité à partir de laquelle il est indigne de qualifier l’ensemble.
Qui sont ces MNA ?
Cette appellation recouvre en réalité une grande variété de cas différents. Il y a les « exilés », qui fuient leurs pays pour des raisons de représailles, les « mandatés » envoyés par leurs proches pour échapper à la misère, les « exploités » victimes de trafiquants, les « fugueurs », fuyant leurs familles à la suite de conflits ou de maltraitance, les « errants » qui vivaient déjà dans la rue dans leur pays d’origine. Ils sont originaires de pays différents (Afrique, Maghreb, Moyen Orient…), mais tous ont en commun de vivre le traumatisme lié à l’eloignement, et souvent aussi aux conditions de leur voyage.
Comment les accueillez-vous ?
Ils sont orientés vers nous par les services de Protection de l’Enfance des départements. L’Institut Don Bosco, basé près de Bordeaux, anime 10 Plates formes d’accueil, en hébergement diffus, dans chaque département de la région Nouvelle Aquitaine, ce qui représente environ 750 jeunes accueillis. Mais nous avons également ouvert des dispositifs d’accueil à Chambery, à Caen et plus récemment dans le Val d’Oise, toujours pour répondre aux besoins des conseils départementaux. Outre le fait d’offrir à ces jeunes un hébergement et de les aider dans les démarches administratives, nous accordons une importance considérable à la scolarité et à la formation professionnelle : plus de 90% des jeunes accueillis sont engagés dans un processus de scolarité et d’apprentissage, qu’ils investissent fortement.
Pourriez-vous donner un exemple ?
Je parlerais du dispositif d’accueil de 48 jeunes MNA du Calvados, appelé « Maison internationale Garelli 14 », Garelli étant le nom du premier jeune migrant accueilli par Don Bosco à Turin. Du lundi au vendredi, les jeunes vivent en inclusion dans deux internats de lycées professionnels de notre réseau :- l’Institut Lemonnier à Caen (Calvados) – le lycée Don Bosco à Giel (Orne) Ils fréquentent en journées les cours dans des filières de l’industrie et du bâtiment, et participent en soirée à la vie de l’internat, ce qui leur permet d’être inclus dans des groupes de vie avec d’autres jeunes français.
Une prise en charge spécifique est mise en place le week-end et durant les congés scolaires, comportant des cours FLE (français langue étrangère), un soutien psychologique, une éducation à la citoyenneté française, une ouverture culturelle (sorties, visites) et sportive (inscription dans des clubs sportifs) et nous nous appuyons également sur un réseau de parrains. Comment ne pas être émerveillés d’en voir certains devenus « têtes de classe » juste quelques mois après leur arrivée ?