Guy Avanzini : des hommages dans la presse et dans la famille salésienne
4 novembre 2022
Le décès de Guy Avanzini, qui s’est éteint le 18 octobre, à l’âge de 93 ans, a évidemment fortement touché la famille salésienne de Don Bosco. Mais aussi le monde universitaire.
Bernard Andrieu, dans Le Monde
Ainsi, Bernard Andrieu, professeur à l’Université Paris Cité, a-t-il signé dans le quotidien Le Monde un article lui rendant hommage. « Guy Avanzini avait interrogé Le Temps de l’adolescence et L’Echec scolaire (Éditions universitaires, 1965 et 1967) avant Mai 1968 et anticipé avec sa thèse de doctorat ès Lettres intitulée Immobilisme et innovation dans l’éducation scolaire (Privat, 1975) les enjeux de la transformation de l’école et des publics face à ce qui sera décrit comme la massification du collège. »
« Avec plus de 70 thèses dirigées en sciences de l’éducation, la figure de Guy Avanzini est d’abord associée à la place qu’il a prise dans la promotion des sciences de l’éducation et à ses propres travaux. Il a fait partie de la génération des fondateurs » des sciences de l’éducation en France.
« Savant chrétien, il étudie la pédagogie salésienne en approfondissant les sources de cette pédagogie et l’actualisation des intentions originales de Don Bosco (1815-1888). Il codirige en 2001 avec René Cailleau, Anne-Marie Audic et Pierre Pénisson le Dictionnaire historique de l’éducation chrétienne d’expression française. Philosophe de l’éducation, il défend l’éducabilité de tous et toutes : critique envers les inégalités culturelles et les idéologies scientifiques qui veulent encore réduire l’intelligence à des données seulement naturelles. », conclut l’universitaire dans le grand quotidien du soir, dans un article intitulé sobrement « La mort de Guy Avanzini, pionnier des sciences de l’éducation », et que l’on peut lire en intégralité sur le site internet du Monde.
Philippe Meirieu, dans Le Progrès
Dans le quotidien lyonnais Le Progrès, c’est Philippe Meirieu, qui livre un témoignage touchant, intitulé « Sans Guy Avanzini, je serais resté prof de collège ». « Guy Avanzini a marqué l’histoire des sciences de l’Éducation. C’est lui qui a créé en France le premier département des sciences de l’éducation. À l’époque, en 1965, cela s’appelait le laboratoire de pédagogie expérimentale »
« C’est un des rares à avoir montré que Binet n’avait pas créé la mesure du QI (Quotient intellectuel) pour faire sortir l’élite du troupeau, mais pour repérer parmi les élèves en échec ceux qui avaient été mis en difficulté par l’école », souligne Philippe Meirieu. « C’était un militant authentique et généreux ». L’article est à lire en intégralité sur le site du Progrès.
Un texte de Jean-Marie Petitclerc, au nom de la congrégation
Enfin, lors de la messe de funérailles de M. Avanzini, un texte rédigé par le père Jean-Marie Petitclerc, vicaire provincial des Salésiens de Don Bosco France-Belgique-Suisse-Maroc, a été lu par Eric Micod, président de la fédération des anciens élèves de Don Bosco et proche de M. Avanzini. En voici un extrait : « (…) C’est grâce à Xavier Thévenot, qui était mon responsable de formation, que je vous ai rencontré pour la première fois. Et vous avez su répondre avec tact et intelligence à toutes les questions que le jeune salésien que j’étais alors se posait sur la pertinence de la pédagogie de Don Bosco dans notre monde actuel. J’étais impressionné par l’aura qui était vôtre auprès de vos collègues de l’université et de vos étudiants.
Mais, pour moi, l’évènement le plus marquant vous concernant fut ce colloque inter- universitaire que vous avez organisé en 1988 sous le triple patronage de l’Université pontificale salésienne (UPS) de Rome, de l’université catholique de Lyon et de l’université Lyon 2, à l’occasion du centenaire de la mort de notre fondateur. Vous avez réussi pour la première fois en France à inviter plusieurs auteurs de renom à partager leur réflexion sur la pertinence de la pédagogie salésienne.
Et, en qualité de président du conseil d’administration de l’Institut Saint Laurent, dans lequel vous m’avez fait entrer, vous avez su défendre avec une détermination sans faille cet institut salésien de formation d’éducateurs, qui traversait alors de graves difficultés.
Nous savons tous ce que nos deux congrégations des salésiens de Don Bosco et des Filles de Marie Auxiliatrice vous doivent. Recevez l’expression de notre gratitude.
Aussi voudrais-je en ce jour, où nous pleurons votre départ, vous remercier pour l’engagement constant qui a été le vôtre dans l’actualisation et la diffusion de la pédagogie de Don Bosco. Parodiant André Malraux, vous aimiez dire qu’au XXIème siècle, la pédagogie sera salésienne ou ne sera pas. Et l’on peut constater aujourd’hui combien de courants modernes de la pédagogie se réfèrent à l’héritage de Don Bosco. (…) »