Mère Yvonne Reungoat, interviewée par le journal La Croix, évoque la place des femmes à Rome
23 juillet 2022
Le 13 juillet, le pape François a nommé quatorze nouveaux membres du dicastère pour les évêques… dont, pour la première fois dans l’histoire de l’Eglise, trois femmes. Parmi celles-ci l’ancienne supérieure générale des salésiennes de Don Bosco, la Française Yvonne Reungoat qui, à cette occasion, a été interrogée par le quotidien « La Croix ». Un entretien notamment consacré à la place des femmes dans l’Église.
Mère Yvonne y évoque « la fierté et la gratitude pour François » après cette nomination, qu’elle voit « comme un signe de confiance et d’encouragement. Je remplirai cette mission du mieux que je pourrai. »
Surtout, elle s’exprimer une nouvelle fois sur ce qu’elle appelle « le croisement des regards et des expériences, la complémentarité des points de vue, entre hommes et femmes » : au moment de nommer un évêque, « il faut tenir compte des défis de chaque diocèse ou de chaque communauté locale, et pour cela, une femme aura peut-être une approche un peu plus concrète ou réaliste. »
« Je ne veux pas absolutiser les différences, mais il y a sans doute des accents qui peuvent varier entre le regard d’une femme et celui d’un homme. Il est certain que la multiplication des points de vue ne peut être que bénéfique », ajoute-t-elle.
Le journaliste de La Croix, correspondant à Rome, Loup Besmond de Senneville, fait, dans l’entretien, remarquer que beaucoup de religieuses présentes à Rome « souhaitent se tenir à l’écart du Vatican », ce qui lui semble problématique.
« C’est vrai que les religieuses ont plutôt tendance à faire ce travail de fourmi, très discrètement, parfois trop. Et ce bien au-delà de Rome », répond la sœur salésienne française. « Sur le terrain, elles sont engagées dans des lieux reculés, difficiles, pauvres, mais ne veulent jamais se mettre en avant. Pourtant, cela serait utile, non pas pour se faire valoir, mais susciter la créativité, partager des idées, faire naître d’autres initiatives. » Et de conclure : « La vie religieuse peut aussi être un soutien et un encouragement dans la société. »