Sœur Catherine Fino : « La charité est la première des vertus ! »
16 février 2022
Pourquoi ne dit-on plus charité, mais solidarité ? La charité est-elle dépassée ? Sœur Catherine Fino, théologienne, professeur à l’ICP de Paris, salésienne de Don Bosco, revient sur l’histoire de cette vertu théologale, toujours indispensable.
La charité est-elle dépassée, au point que l’on parle plutôt de solidarité ? s’interroge Radio Notre Dame le 4 février. Sur les ondes, sœur Catherine Fino brosse le portrait de cette vertu théologale : « La charité est la manière dont notre manière d’aimer se reçoit de Dieu. Et elle colore toute la vie : y compris la vie sociale, l’entraide, etc. on s’est soucié des malades, de l’éducation, de l’entraide sociale, etc. »
Mais « la charité sociale a bougé vers les XVIIIème et XIXème siècles, sous l’impact de notre culture scientifique contemporaine : au XVIIème siècle, les hospitalières, formées à un chemin de sainteté, voyaient le Christ dans le malade. Un siècle après, les infirmières doivent apprendre des techniques de soins, faire des études de médecine, etc. De manière paradoxale, la religieuse du XVIIème siècle faisait des actes de chirurgie, et n’en fait plus au XIXème siècle, car les études de médecine sont seulement ouvertes aux hommes. »
Dès lors, la charité est cantonnée à des secteurs considérés comme moins intéressants, et est peu à peu remplacée par le mot solidarité. Mais Benoît XVI, alors Pape, rappelle en 2009 dans sa lettre encyclique Caritas in veritate (La charité dans la vérité) l’importance de cette vertu qui pousse à s’engager avec le Christ et qui « trouve sa joie dans ce qui est vrai » (1 Co 13, 6). Sœur Catherine Fino le rappelle : la charité est indissociable de la vérité et de la justice. La charité doit être la rencontre d’une entraide saine, qui respecte à la fois celui qui est aidé et celui qui apporte son aide.
« Nous n’avons pas à rougir de la charité. […] Rappelez-vous Saint Paul : la charité est la première des vertus !» rappelle la religieuse.