Soeur Michèle Decoster : « Il reçut l’enfant dans ses bras »

Chaque mercredi matin, RCF diffuse sur ses ondes nationales la chronique des Salésiens. Cette semaine, soeur Michèle Decoster, salésienne de Don Bosco, formatrice dans le service formation Don Bosco, nous propose : « Il reçut l’enfant dans ses bras »

Ce mercredi 2 février, nous fêtons la Chandeleur. Du point de vue chrétien, elle rappelle la présentation de Jésus au temple. Nous fêtons aussi la fête de la vie consacrée.  Jésus, tout bébé, présenté par ses parents, est accueilli dans les bras de Siméon, un homme âgé qui le reconnait  comme « lumière  se révélant aux nations ».

Entraîné par l’Esprit Saint, Siméon se laisse éblouir par les trésors de vérité et d’amour qu’il contemple dans le présent et l’avenir de ce tout petit.

Don Bosco aussi se plaisait à reconnaître la lumière unique et précieuse présente en chaque jeune qu’il rencontrait. Il disait :  « Chaque jeune, même le plus désavantagé, a un point accessible au bien. Le premier devoir de l’éducateur est de chercher ce point, cette corde sensible du cœur et d’en tirer profit. » MB V 367

Qu’est-ce que cela signifie pour nous aujourd’hui ?

Pour un parent, pour un éducateur, pour un enseignant, la meilleure façon de révéler à un jeune, ce qu’il porte de meilleur  en lui, c’est  d’abord et avant tout, la qualité du regard que l’on pose sur lui.

A la suite de Siméon, un mouvement intérieur nous pousse à reconnaître et à valoriser le bien présent dans les jeunes générations, à prendre dans nos bras les espoirs et les cris des jeunes d’aujourd’hui.

Vous parlez des espoirs et des cris des jeunes d’aujourd’hui, pourriez-vous nous en dire un peu plus?

En octobre 2021, lors du 24ème chapitre général qui réunissait 172 représentantes  de la congrégation des Filles de Marie Auxiliatrice à laquelle j’appartiens, une large place a été réservée aux messages de jeunes parvenus des cinq continents.

Leur demande la plus forte  est de trouver une qualité de présence. Ils attendent des maisons ouvertes capables d’accueillir ceux qui ont perdu leur famille suite  au covid ou à cause d’autres tragédies climatiques et sociales.

Les jeunes perçoivent que les crises dues au coronavirus et aux abus ont révélé  des problématiques très graves.  Ils soulignent le décrochage scolaire,  les fortes inégalités, la pauvreté, la dégradation de l’environnement, la perte de confiance, le chômage qui conduit à la drogue, à la prostitution des deux sexes. Avec la pandémie, le passage du « face-à-face » à l’apprentissage en ligne a été un changement radical pour tous. Certains jeunes éprouvent de sérieuses difficultés qui affectent leur santé physique et psychique.

Que peut-on faire pour répondre à ces demandes de la part des jeunes ?

La fête d’aujourd’hui nous stimule à créer des relations plus personnelles avec les jeunes de manière à ce qu’ils puissent exprimer librement leurs pensées et leurs sentiments. Les jeunes nous précèdent de loin dans la prise de conscience de cultiver une vie sobre, sans gaspillage, et dans l’urgence à trouver des formes de développement durable.

Nous sommes mis au défi  de la cohérence, avec un style de vie qui témoigne de la  solidarité et de choix audacieux en faveur de ceux qui sont dans le besoin.

Sr Michèle Decoster

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