A Ressins, on m’a fait confiance
27 octobre 2023
Je suis un ancien élève de Ressins. En arrivant, j’étais un petit dur, une sorte de Michel Magon, ce garçon de 14 ans, chef de bande, accueilli par Don Bosco et qui s’est rapidement transformé grâce à la confiance. Il faut dire que j’étais mal dans ma peau : un père violent qui avait des problèmes avec la justice, une maman qui buvait, un frère et une sœur plus sages que moi et qui me traitaient de petit voyou. La seule chose que l’on admirait en moi, c’étaient mes talents de footballeur…
En voyant mon dossier scolaire, le Père Directeur m’a dit en souriant: « Tu sais jouer au foot ? Mais c’est super ! Ici, tu se sentiras bien. Si tu le veux, si tu y mets du tien, Ressins sera ta famille. Mais j’ai besoin de toi. D’accord ? » C’était la première fois qu’on me faisait confiance !
En arrivant en 4e à Ressins, j’étais en pleine révolte et j’ai fait les 400 coups ! J’ai même failli être renvoyé. Mais le directeur, les professeurs et les surveillants m’ont toujours fait confiance, non pas une confiance naïve mais une confiance bienveillante et exigeante. Pour m’aider à progresser, je devais respecter un contrat de comportement et de résultats. Dans les relectures hebdomadaires, chaque progrès, si petit soit-il, était mis en valeur avec joie par le directeur et l’équipe éducative. J’ai aussi été pris en charge par des camarades de ma classe qui m’invitaient dans leur équipe de jeu et de travail. Les mots du matin me donnaient un éclairage complémentaire, tout comme la messe du mercredi soir. En 4e, j’ai même conduit un tracteur. Si bien que j’ai réussi, peu à peu, à prendre confiance en moi. Mais quel combat intérieur…
A partir de la 3e, j’ai participé à la commission Solidarité. Pour Noël, nous avons rassemblé des jeux, des vêtements et de la nourriture pour les apporter à des familles pauvres. Quel bonheur de voir des étincelles briller dans les yeux des enfants !
Grâce à la confiance et aux encouragements, je me suis mis au service des autres : arbitre de foot, chef de chœur à la chorale, théâtre. Au lycée et en BTS, on m’a confié des responsabilités : animer des rénions, surveiller un dortoir.
Aujourd’hui, dans mon entreprise agricole, j’accueille des jeunes stagiaires. J’essaie d’appliquer le conseil de Don Bosco : « Sans affection pas de confiance. Sans confiance, pas d’éducation. » C’est la clé de la réussite ! Mettons-nous tous sous le signe de la confiance, à la manière de Don Bosco
Frère Célestin Brunellière, salésien de Don Bosco
(mot du jour inspiré de faits réels).