En route vers le 5 août (1) : Coach Mazzarello, Marie-Do la pédagogue
9 juillet 2022
Dans quatre semaines, le 5 août 2022, nous fêterons les 150 ans de la fondation de l’institut des Filles de Marie-Auxiliatrice, plus communément appelées dans le monde francophone les « Salésiennes de Don Bosco ». A cette occasion, nous vous proposons de découvrir en quatre temps la cofondatrice, sainte Marie-Dominique Mazzarello, à travers quatre aspects de sa vie et de son charisme. Premier volet, son sens pédagogique : « coach Mazzarello », nous dit sœur Anne-Flore Magnan.
« Le basket est le seul sport qui tend vers le Ciel. C’est une révolution pour qui est habitué à toujours regarder par terre », disait Bill Russel, 5 fois meilleur joueur de NBA, entre 1956 et 1969, médaillé d’or aux Jeux Olympiques de 1956. Et si Marie-Do avait joué au basket ? Plus exactement, si elle avait été entraîneuse de basket, de l’équipe de Mornèse par exemple ?
Décodage de la pédagogie de Marie-Do par le ballon orange.
Au basket, le vrai coach est d’abord celui qui a été joueur et a expérimenté l’amour du jeu, l’esprit d’équipe, le sens du sacrifice et de l’effort pour le collectif. Il s’est lui-même laissé guider et accompagner par un entraîneur et un capitaine et a accepté de s’exercer personnellement pour sa progression et celle de l’équipe. Il a connu la joie d’une victoire et la douleur d’une défaite dans les dernières secondes. Il a fait l’expérience de grandir ensemble en jouant ensemble, il a connu la solitude et la responsabilité des instants décisifs. C’est celui dont le savoir-faire et le savoir-être sont expérientiels avant d’être académiques. Son vécu a été suffisamment relu pour devenir langage et permettre la transmission.
Le coach est cette présence bienveillante et exigeante, présence cohérente et modélisante, présence qui se fait « tout à tous » (1Co 9,22) pour rejoindre chaque joueur là où il en est et cheminer ensemble. En chaque joueur, il cherche et trouve « le point accessible au bien » (Lettre de Rome – Jean Bosco), il permet sa mise en mouvement. Le coach entrevoit le possible, le potentiel du joueur, comme Jésus avec Simon-Pierre, comme Marie-Do avec ses premières soeurs. Parce que son coach croit en lui, le joueur devient capable de se révéler à lui-même dans le service des autres. Parce que Marie-Do croyait en chaque jeune rencontrée, chacune devenait alors capable de se révéler et de se mettre au service des autres.
Le coach sait aussi que le début de match est essentiel, non pas sur la question du score mais sur celui de l’observation. L’important n’est pas celui qui performe mais de repérer celui qui n’est pas dedans, qui n’arrive pas à entrer dans le match pour ensuite opérer des changements collectifs et individuels.
C’est bien ce que fait l’œil expert de Marie-Do lorsqu’une jeune arrive à Mornèse. Temps d’accueil, d’observation et de connaissance. Connaître et se laisser connaître. C’est ainsi qu’elle est capable de repérer ce dont chaque jeune a besoin pour grandir, pas après pas. Comme le coach de basket Marie-Do n’agit pas seule, ses assistantes-coach, toutes les sœurs de la première communauté salésienne de Mornèse sont la clé de voute d’un système éducatif dont la priorité est la personne ; là où elle en est et comme elle est. La force de la communauté éducative de Mornèse est là : par l’ensemble de la communauté, sœurs et internes, chaque jeune est invitée à oser grandir, à oser témoigner et à oser se laisser interpeller. Chacune s’exerce à grandir personnellement et collectivement. La force opérante est celle d’un environnement où tout porte à se laisser accompagner pour grandir. Avec dans le cœur de chacune une conviction forte, la direction est commune, celle du Ciel, avec les forces et les limites de chacune, chaque réussite et chaque échec deviennent le lieu de la grâce opérante. Sans aucun doute, Marie-Do aurait pu être coach de basket.
sœur Anne-Flore Magnan,
Salésienne de Don Bosco
Communauté de Paris