J’étais trop loin…
28 novembre 2017
Un soir d’automne : une supérette urbaine avec sa file d’attente qui se bloque. Ça discute à la caisse ; et j’aperçois un homme jeune encore, émacié, avec un œil poché. Il se bat avec une carte bancaire qui visiblement n’en veut pas : il n’a pourtant que deux paquets de chips à payer. Après quelques essais, il retire un des deux paquets, la caissière recalcule, la carte reprend le chemin du récepteur qui refuse encore. Malgré la distance j’ai compris : il n’avait plus un sou… Il s’est excusé tant bien que mal et s’en est allé, les épaules basses sans même un chips.
Personne n’a bougé, n’a eu le réflexe d’avancer deux ou trois euros. Moi, j’étais trop loin ! Ce fait banal m’a poursuivi : j’ai eu honte, avec mes quelques achats, d’être resté « trop loin ».
J’ai pourtant un ami qui souvent me chuchote de ne pas rester « trop loin ». Lui, il a pris le risque de se tenir au plus près des humains surtout de ceux qui n’ont que quelques chips à manger.