Quatrième dimanche de l’Avent : à l’écoute du cri des pauvres
24 décembre 2023
L’un des plus grands défis de l’écologie intégrale est de faire comprendre les liens entre la crise environnementale et la crise sociale. Pour écouter le cri de la création, il est nécessaire d’écouter aussi le cri des pauvres et, vice versa, le cri des pauvres ne peut être pleinement compris si nous ne le relions pas au cri de la création. Dans trop de pays, déjà extrêmement exploités et appauvris, des communautés entières paient le prix des changements climatiques, des phénomènes météorologiques extrêmes et des catastrophes environnementales. Dans trop de cas, les modes de vie de l’Occident et du Nord sont complices de l’exploitation ; le consumérisme effréné est la cause de la paupérisation de régions entières du monde. La terre crie avec son peuple.
Quatrième dimanche de l’Avent : A l’écoute du cri des pauvres
PRIÈRE INITIALE | Extrait de l’encyclique Laudato si’ :
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen
« L’objectif n’est pas de recueillir des informations ni de satisfaire notre curiosité, mais de prendre une douloureuse conscience, d’oser transformer en souffrance personnelle ce qui se passe dans le monde, et ainsi de reconnaître la contribution que chacun peut apporter » (LS 19).
Il n’y a pas deux crises séparée, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule crise socio-environnementale. Nous ne pouvons pas séparer la souffrance de notre maison commune, le cri de la terre, de la souffrance des peuples, en particulier des plus pauvres : nous ne pouvons pas ne pas écouter le cri des pauvres, qui gémissent avec notre terre.
Le devoir de tout chrétien, comme nous l’enseigne Jésus, est de prendre soin des plus fragiles, des pauvres, des marginaux, des opprimés ; nous devons apprendre à reconnaître Jésus dans les pauvres, à chercher les pauvres pour aller à sa rencontre.
Don Bosco lui-même, comme Jésus, nous enseigne à être attentifs aux plus « petits » : la mission auprès des pauvres, des jeunes seuls et sans opportunités, de ceux marginalisés et à risque, devient son option préférentielle. Il comprend lui-même qu’un environnement sain est fondamental pour élever des jeunes sains, de bons chrétiens et d’honnêtes citoyens.
Nous crions vers toi
Viens, ô Souffle Saint de Dieu, répandu pour nous.
Dieu bienveillant, le cri de la terre et le nôtre s’élèvent vers toi.
Avec la terre, nous te demandons de nous libérer
de l’avidité, de l’égoïsme et de l’indifférence.
Avec l’air, l’eau, la terre et le vent,
nous te demandons de nous aider à nous débarrasser de toute pollution.
Avec la forêt, les oiseaux et les animaux,
donne-nous la force de ne pas détruire nous-mêmes et les toiles délicates qui relient nos écosystèmes et toute la vie.
Avec ceux qui sont en marge de la société,
ceux qui sont sans voix, sans défense, en situation de difficulté et de détresse, nous te demandons la force d’être juste, miséricordieux et compatissants.
Avec ceux qui occupent des positions de pouvoir ou d’autorité,
nous demandons la sagesse pour être de bons intendants de notre maison commune.
Enfin, avec toute la création et tous les peuples,
nous te rendons grâce pour tous les efforts visant à rétablir notre sœur, la Terre.
Amen.
Réflexion : Les abandonnés
Jésus raconte qu’il y avait un homme blessé, gisant sur le chemin, agressé. Plusieurs sont passés près de lui mais ont fui, ils ne se sont pas arrêtés. C’étaient des personnes occupant des fonctions importantes dans la société, qui n’avaient pas dans leur cœur l’amour du bien commun. Elles n’ont pas été capables de perdre quelques minutes pour assister le blessé ou du moins pour lui chercher de l’aide.
Quelqu’un d’autre s’est arrêté, lui a fait le don de la proximité, a personnellement pris soin de lui, a également payé de sa poche et s’est occupé de lui. Surtout, il lui a donné quelque chose que, dans ce monde angoissé, nous thésaurisons tant : il lui a donné son temps. Il avait sûrement ses plans pour meubler cette journée selon ses besoins, ses engagements ou ses souhaits. Mais il a pu tout mettre de côté à la vue du blessé et, sans le connaître, il a trouvé qu’il méritait qu’il lui consacre son temps.
Regardons le modèle du bon Samaritain. C’est un texte qui nous invite à raviver notre vocation de citoyens de nos pays respectifs et du monde entier, bâtisseurs d’un nouveau lien social. C’est un appel toujours nouveau, même s’il se présente comme la loi fondamentale de notre être : que la société poursuive la promotion du bien commun et, à partir de cet objectif, reconstruise inlassablement son ordonnancement politique et social, son réseau de relations, son projet humain.
Par ses gestes, le bon Samaritain a montré que « notre existence à tous est profondément liée à celle des autres : la vie n’est pas un temps qui s’écoule, mais un temps de rencontre ».
Encyclique Fratelli Tutti
Prière finale
Concluons cette retraite par une prière tirée du Psaume 113, où la création et les pauvres sont au cœur de la louange au Seigneur.
Alléluia ! Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur !
Béni soit le nom du Seigneur, maintenant et pour les siècles des siècles !
Du levant au couchant du soleil, loué soit le nom du Seigneur !
Le Seigneur domine tous les peuples, sa gloire domine les cieux.
Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ? Lui, il siège là-haut.
Mais il abaisse son regard vers le ciel et vers la terre.
De la poussière il relève le faible, il retire le pauvre de la cendre
pour qu’il siège parmi les princes, parmi les princes de son peuple.
Il installe en sa maison la femme stérile, heureuse mère au milieu de ses fils.