Bienheureux
23 août 2013
Sur une des scènes de ce festival d’été, une fille longiligne, au look androgyne, effleure les notes du piano et chante d’une voix douce. Puis batterie, basse et guitare entrent en lice, la fille se lève, ondule, la voix prend de l’ampleur, le public s’enthousiasme.
A quelques mètres de la scène, un homme agite les bras, comme les enfants qui jouent à faire l’avion, il se balance d’une jambe sur l’autre, un peu pataud. Il n’est pas beau, au sens académique du terme, et ses gestes sans grâce ne suivent pas le rythme de la musique. Son visage est fendu par un énorme sourire et, même quand le silence s’installe, il continue à danser.
Etat de grâce et poésie, temps suspendu, beauté hors des canons, loin des attentes et des balises. Moment infini que l’on garde dans un coin de la tête, comme un bijou précieux dans un écrin. Comme une invitation au bonheur.